De l’humain dans les plannings
L’autre jour, alors que je lisais un article sur un site d’infos, une pub vidéo se met en route, merci l’autoplay. Avec le son allumé, pas moyen de la rater : mes yeux sautent immédiatement du texte entamé à l’image. S’affiche alors un burger, son steak pur boeuf, son fromage fondant, son pain moelleux,… les promesses habituelles, censées nous faire saliver. Jusque-là, le contrat est rempli. Sauf que l’annonce en question apparaît en plein cœur d’un article sur la situation à Madaya. Madaya ? Vous voyez, cette ville syrienne proche de Damas, assiégée par l’armée de Bashar al-Assad depuis des mois, ce qui fait qu’à force, ses habitants y meurent de… famine. Des photos d’enfants maigrissimes tournaient d’ailleurs sur les réseaux sociaux il y a peu sur le même sujet. L’hamburger parmi tout ça, ça la fout plutôt mal.
A qui la faute ? Certainement aux systèmes automatisés qui placent les messages selon des mots-clés. Faim/nourriture, l’association est facile pour un robot. Mais les régies ne devraient-elles pas alors assurer un contrôle manuel humain (méticuleux) de tout ce qu’elles font publier ? Elles le font ? Ha… Et les éditeurs, ils pourraient indiquer clairement les cas de contextes « sensibles ». Voire en fait même ne pas proposer ce genre de formats dans de pareilles circonstances – de toute façon, quel type de messages pourrait se retrouver à sa place dans une telle actualité ?
Ce n’est pas le premier cas du genre. Des vidéos pour une bière prônaient l’art de faire la fête dans des articles sur l’attaque du Bataclan. Et il y a certainement une multitude d’autres exemples, moins récents ou moins évidents. Mais justement, si tout ceci est si connu de tous, et vu tout ce que permet le digital, ne serait-il pas temps d’appliquer une solution ? Histoire de respecter le public – ces chers consommateurs – et les annonceurs, certainement pas ravis de voir leurs noms présentés dans de tels contextes.