Vous attendez quoi ?

Aline Guebels
En décembre 2014, Maurice Lévy lâchait dans une interview au Financial Times le mot qui allait faire l’objet d’une flopée d’articles tout 2015 durant. « Tout le monde commence à craindre de se faire ubériser. […] Les clients n'ont jamais été aussi désorientés ou inquiets au sujet de leur marque et de leur modèle économique. » Pourtant, avant que le patron de Publicis le nomme, les agences, leurs stratèges et marketeers avaient déjà mis le doigt sur l’arrivée de ce phénomène.
Parce que l’ubérisation, c’est quoi ? C’est la disparition de son entreprise et/ou de son activité parce qu’un nouvel arrivant débarque et la remplace, en proposant mieux. Du coup, on peut y voir deux causes : d’une part, une mauvaise compréhension des besoins des clients et de l’évolution de ceux-ci, de ce qu’ils attendent désormais, d’une marque, d’un produit, d’un service. D’autre part, une mauvaise intégration dans le business model du digital et de sa stratégie… En fait, rien de neuf sous le soleil. Depuis combien de temps les interlocuteurs de PUB nous parlent de l’importance d’être « customer centric », de mettre les attentes de celui-ci « au centre » ? De la puissance du partage et des réseaux, de l’implication des consommateurs et de la co-création avec eux ? De la réelle nécessité de ne pas avoir peur de monter dans le train numérique ? D’innover, d’être disruptif ? Ils l’avaient vu venir, l’animal, et bien avant fin 2014 !
Mais ce n’est pas tout de comprendre ce qui se passe, encore faut-il agir. Alors maintenant que cette tendance – voire même cette lame de fond – a un nom, arrêtons d’en parler et prenons plutôt les choses en main.