Quand les mots nous bousculent..

Alexandra Dankelman
Lorsque Philippe m’a proposé d’écrire un billet pour PUB, j’ai eu envie de partager une expérience récente vécue dans le cadre de l’exposition de Denis Meyers : «Remember-Souvenir ».

Dans cette ère d’ultra technologie, d'ultra connectivité où Twitter, Snapchat, Facebook, WhatsApp, Instagram et autres applications de la galaxie digitale font la loi dans le modèle de communication de nos contemporains, Denis Meyers réinvente la communication de l'âge de pierre à l´aide d'une fresque murale de 25.000 mètres carrés. Faite de mots et de peinture, telle qu'auraient pu le faire les hommes des grottes de Lascaux. En s'attaquant à une œuvre d´une telle importance pour frapper à la porte du Panthéon des artistes qui de leurs empreintes laisseront à l’histoire de l'art une trace conceptuelle, idéologique et philosophique; d’un témoignage artistique et humain de notre époque, en marge de tous ses moyens de communication. C´est en ces termes que l'on pourrait parler de génie, tant ce personnage nous démontre comment passer un message, dans une société submergée d'informations édulcorées et façonnées à outrance, d’une extrême simplicité, empreinte d’une naïveté touchante à plus d‘un titre et dont personne ne ressort vraiment indemne ou indifférent. Qu’on apprécie ou pas, son œuvre force le respect.

Je suis d’autant plus fascinée, par ce travail exceptionnel, que c’est sans aucun budget, avec les moyens du bord que Denis Meyers, avec une équipe soudée et la foi de croire en ses rêves et d’y faire adhérer une équipe, a su nous offrir un moment d’authenticité contagieuse  sans  clivage linguistique, ni ego, ni religion.

L’audace dans notre métier n’est -elle pas de laisser plus de place à la créativité, sans la brider, et de sortir des sentiers battus au lieu parfois de dénaturer des concepts … mais il faut oser , et oser c’est prendre des risques …. Ne sommes nous pas parfois trop aseptisés, par peur, crainte de bousculer.