ChatGPT ou Copilot sont peu fiables comme sources d'informations

La VRT a examiné la fiabilité de l’information générée par l’IA en collaboration avec 21 chaînes publiques européennes. Les assistants d’intelligence artificielle tels que ChatGPT, Copilot, Gemini ou Perplexity fournissent dans près de la moitié des cas des réponses inexactes ou trompeuses lorsqu’ils sont interrogés sur des sujets d’actualité.

C’est ce qui ressort d’une vaste étude européenne sur la fiabilité des informations issues d’assistants IA, menée par l’Union européenne de radio-télévision (UER/EBU) et la BBC, à laquelle la VRT a également participé. Au total, 22 radiodiffuseurs publics de 18 pays ont pris part à la recherche. Les erreurs apparaissent dans tous les pays, toutes les langues et sur toutes les plateformes.

45 % des réponses testées contiennent des erreurs, allant de mauvaises citations de sources à des inexactitudes factuelles. Les problèmes les plus fréquents concernent la mention des sources : dans 31 % des cas, les références manquent ou sont incorrectes, et 20 % des réponses comportent des erreurs factuelles, telles que des informations inventées ou obsolètes. Le plus mauvais score revient à Gemini (l’IA de Google), avec des problèmes significatifs dans 76 % des réponses testées.

Karel Degraeve, expert en innovation chez VRT NWS, explique : « Lorsque nous avons demandé les dernières informations sur la crise au sein d’Open VLD, Gemini a donné une réponse mentionnant encore Paul Van Tigchelt comme ministre de la Justice, alors qu’il ne l’est plus depuis longtemps. L’assistant parlait également de l’impact sur la formation du gouvernement après les élections, alors que celles-ci étaient déjà terminées. De telles erreurs montrent que les chatbots d’IA ont du mal à organiser les faits d’actualité et à distinguer les informations récentes des anciennes. Cela renforce la méfiance à l’égard de l’information. »

Un appel à une IA fiable

La VRT souligne l’importance d’une information fiable et voit dans cette étude la confirmation de son choix de ne pas autoriser pour l’instant les assistants IA à accéder à son contenu d’actualité.

Elle souhaite également entamer un dialogue avec d’autres médias flamands. À l’international, la VRT, aux côtés de l’UER et des autres radiodiffuseurs publics, appelle les entreprises d’IA à résoudre les problèmes constatés. Elles plaident pour une concertation structurelle avec les décideurs politiques afin d’assurer une surveillance continue des assistants IA.

Griet De Craen, directrice de l’information à la VRT : « La manière actuelle dont les chatbots IA traitent les informations n’est pas suffisamment fiable. En protégeant notre contenu, nous envoyons un signal clair aux grandes entreprises technologiques : une information fiable et vérifiée est essentielle, tant pour VRT NWS que pour la confiance du public. »

Cette recherche s’appuie sur des études antérieures de la BBC et confirme le caractère systémique des problèmes observés. L’évaluation repose sur plus de 3 000 réponses d’IA, analysées par des journalistes professionnels issus des différents pays participants. La VRT a contribué à l’étude via ses rédactions et a participé à l’analyse et à la mise en contexte des résultats.

Accent sur l’éducation aux médias et la culture de l’IA

La VRT investit fortement dans l’éducation aux médias et la littératie en IA, à travers des initiatives concrètes comme le module pédagogique EDUbox sur l’intelligence artificielle et une semaine thématique dédiée à l’IA sur Karrewiet, nws.nws.nws et les réseaux sociaux de VRT NWS.

Les enfants, adolescents et jeunes y ont découvert le fonctionnement de l’IA via des émissions générées par IA et des interventions en classe. En impliquant activement les jeunes et en leur apprenant à aborder l’IA avec un esprit critique, la VRT contribue à former une génération qui ne se contente pas d’utiliser la technologie, mais la comprend et la questionne.

Cette approche éducative s’inscrit dans la politique globale d’IA de la VRT, axée sur une utilisation responsable et transparente de l’intelligence artificielle. La chaîne se concentre sur les possibilités offertes par l’IA en matière d’accessibilité, d’efficacité et de créativité.

Lieven Vermaele, directeur des partenariats, des données et de l’IA : « En tant que radiodiffuseur public, nous utilisons l’intelligence artificielle de manière stratégique — non comme une mode, mais comme une technologie qui renforce notre mission sociétale. C’est pourquoi notre politique en matière d’IA allie innovation et confiance, avec la transparence, le contrôle humain et la valeur publique comme fondements. Ainsi, la VRT se positionne comme un acteur tourné vers l’avenir, mettant la technologie au service de la société. »