Corinne Boulangier (La Prem1ère) : « On va choyer le digital ! »

Une « petite » rentrée pour la radio talk & news de la RTBF. Pas de gros changements, malgré une fin de saison agitée qui annonçait une refonte de la grille. Après une vague du CIM moins mauvaise que prévu, on prend le temps de se poser et remettre les choses à plat… Mais janvier 2017 pourrait être la prochaine échéance.

L’an dernier, le paquet avait été mis sur la refonte des programmes du weekend. Est-ce que le public a adhéré ?

On doit sans cesse remettre le travail sur le métier. Pour le weekend, trois choses ont parfaitement bien fonctionné. « Samedi d’enfer » (la nouvelle émission d’humour de Nicolas Buytaers, NDLR) qui a fait jeu égal avec ce qu’il y avait précédemment dans la case. C’est une gageüre en radio. Et maintenant on augmente. Bon bulletin aussi pour « Les Décodeurs » d’Alain Gerlache, le dimanche, qui a doublé la performance de la tranche 10h-11h. Enfin, nous sommes heureux du résultat du « Grand Oral », qui se porte de façon régulière à la radio, mais qui cartonne en télé sur La Trois et sur les plateformes digitales. C’est l’exemple que là où ça tâtonne en radio, on parvient à toucher avec La Prem1ère, le public ailleurs.

Autre nouveauté, c’est la continuité de la programmation le weekend…

Nous travaillons sur une cohérence et en même temps on ne veut pas que ce soit exactement la même chose. C’est le weekend, donc même si on est d’info, on a en a toujours « besoin », mais à un rythme plus allégé. L’offre du weekend permet de rester connecté à l’actualité mais de la prendre d’une autre manière. Les thématiques générales restent, mais on les prend par le biais de l’humour, l’évasion…

Quel sera le prochain chantier de La Prem1ère ?

Certaines tranches de la grille seront retravaillées, mais avant ça, on va choyer le digital. Je suis convaincue de longue date que le public de La Prem1ère est le public qui nous file entre les doigts à cause de la consommation des autres médias. C’est là-dessus que l’on va se focaliser. On va continuer à améliorer nos contenus mais il faut qu’ils soient là où notre public consomme. C’est une question de plateforme plutôt qu’une question de repenser les rendez-vous.

On s’attendait à plus de changements pour cette rentrée... 

Il y en a pas mal pour cette rentrée ! On a induit au sein de l’équipe une dynamique de gourmandise face aux changements. Il est possible que l’on continue voire qu’on les augmente. Il n’y a pas d’échéance mais le mouvement est lancé.

Vous arrivez à mi-mandat. Un petit bilan s’impose ?

La Prem1ère est un média qu’il faut renouveler en permanence. En un mot, je qualifierais ce bilan par « reconquérir ». Retrouver ce qui fait l’essentiel de ce que nous devons faire, tout en solidarisant l’équipe autour de l’objectif éditorial. Que tous nous parvenions à répondre aux enjeux de l’évolution numérique. C’est quelque chose d’exogène avec lequel nous devons composer. Il y a une double tension avec laquelle nous devons vivre. L’offre éditoriale d’un côté, pour qu’elle soit pertinente avec son public. De l’autre, cette promesse éditoriale doit être accessible à tous en fonction de la consommation des médias. C’est notre gros enjeu pour l’avenir.