{Interview} Kim Verhaeghen (Springbok): "Les marques resteront centrales"

En 2014, Kim Verhaeghen a trouvé une âme sœur en Vincent Van Lingen. Ensemble, ils créent leur propre agence rebaptisée Springbok, en 2016. En 2020, l'agence accueille l'investisseur Indufin. En cours de route, Springbok s'est également renforcée avec Rise+Shine et des agences néerlandaises comme Yourzine, SearchResult, qui fait partie d'Adeptiv. L'agence a désormais des bureaux à Malines, Bruxelles, Amsterdam, 's-Hertogenbosch (Den Bosch) et Utrecht. À Bruxelles, PUB a discuté avec Kim Verhaeghen et des ambitions de l'agence qui comptera environ 300 employés (et ce n'est pas fini) au début de 2022.

Quelles étaient vos ambitions en 2014 ?

Kim Verhaeghen : "Malgré notre manque d'expérience dans le monde des agences, nous avons immédiatement eu l'ambition de travailler pour de grandes marques à l'intersection entre créativité, expérience utilisateur et technologie. Et nous avons eu la chance de pouvoir travailler rapidement pour des sièges internationaux. Mais nous sommes aussi toujours restés des entrepreneurs. Nous avions autrefois un bureau au Danemark, mais nous avons dû le fermer. Nous avons eu davantage de succès aux Pays-Bas. Nous avons une stratégie d'achat et de construction, avec un œil sur les nouvelles technologies telles que l'intelligence artificielle, les chatbots, etc. Je pense que nous sommes en train de vivre un grand changement. Nous sommes tous en pleine transformation numérique, mais nous pensons que les marques resteront centrales. Il est frappant de voir que les agences de création apportent plus de technologie et que les agences de technologie apportent plus de créativité."

Comment Indufin s'intègre-t-il dans votre récit ?

"Nous travaillons sur une stratégie d'achat et de construction et il est bon d'avoir un partenaire externe. Ils peuvent accélérer notre croissance. Nous voulons croître en largeur et en profondeur. Rise+Shine était fort en marketing automation, nous avons un studio de production à Malines, Adeptiv - une ancienne filiale de PostNL - est spécialisée dans le marketing du parcours client. Mais nous ne prenons pas le pouvoir juste comme ça. Chaque fois que nous avons repris une agence, il y a eu un grand déclic sur le plan humain. Indufin elle-même a une approche très axée sur les personnes."

Vous avez récemment pris la décision de travailler avec une seule marque ombrelle - Springbok - et de laisser tomber les autres noms. Pourquoi ? Et cela signifie-t-il que vous allez également centraliser les branches ?

"Le siège social reste à Malines - comme vous le savez, nous y déménagerons dans un ancien bâtiment d'église en 2023. Le covid nous impose une façon différente de travailler. Néanmoins, nous conserverons plusieurs branches même après cela. À court terme, nous nous installerons même probablement à Anvers, et plus tard à Gand. Actuellement, 120 employés travaillent en Belgique et 180 aux Pays-Bas. En interne, nous travaillons avec des équipes. L'équipe de développement, par exemple, travaille depuis Malines et Bruxelles. Le nouveau siège de Malines sera probablement avant tout un espace d'expérience, pour nos propres employés et pour les clients."

Quelles sont les ambitions pour les prochaines années ?

"Nous ne voulons pas grandir pour le plaisir de grandir, nous ne voulons pas nécessairement devenir très gros. En fait, nous voulons rester petits parmi les grands. Nous voulons être particulièrement bons dans certaines disciplines. Nous voulons approfondir des domaines d'expertise spécifiques. Nous travaillons avec un directeur général par expertise et ces personnes sont actionnaires du groupe. Il n'y a donc pas un directeur général par branche : à Den Bosch, par exemple, il y en a trois ! Post-corona, nous examinons bien sûr maintenant l'ensemble de l'organisation interne."

Qui sont vos plus gros clients ?

"Jumbo, Hema, Mercedes-Benz, Daikin, Bridgestone, Renault, JBL, KPN, T-Mobile... entre autres. Et Burger King à l'international également, mais pas pour les campagnes (ils sont chez Buzzman à Paris). Et ces clients sont joliment répartis entre le B2B, le B2C et le B2B2C. À terme, pour revenir à nos ambitions, nous aimerions également travailler pour des sièges sociaux à Londres ou à Paris. Nous voulons servir les clients sur les marchés internationaux. C'était vraiment l'intention dès le départ. Par exemple, nous avons rapidement eu des locuteurs natifs américains en interne pour ce marché international."

La créativité est-elle l'un des domaines d'expertise que vous souhaitez développer ?

"Du côté numérique, nous sommes déjà très forts sur le plan créatif ; nous sommes moins connus pour les campagnes, même si la campagne pure est un peu démodée, bien sûr. Nous disposons déjà d'une bonne équipe créative à Malines et nous voulons la renforcer, en partie en élargissant cette équipe et en partie par le biais d'acquisitions. La croissance interne et l'acquisition doivent toujours être en équilibre. Mais : la "publicité plate" évolue vers une communication meilleure et plus durable. En tant qu'entreprise, nous voulons également opérer ce changement, avec des marques qui osent faire des pas dans cette direction. C'est aussi la clé d'un bon recrutement, les jeunes y sont sensibles. Les jeunes veulent travailler pour une entreprise et pour le monde. Nous voulons donc nous développer, mais en même temps, nous voulons avoir un impact positif, loin du court-termisme qui prévaut souvent dans notre secteur. La réflexion à long terme est d'ailleurs très importante pour les annonceurs, elle crée un principe directeur pour les marques."

Photos © Springbok