It Runs in the Family - Tel père, tel fils?

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Non, Leander van het Groenewoud et Mathias Kerckhof ne partagent pas de liens familiaux. Mais ils se connaissent très bien, tout comme leurs pères : Avec Debbel Debbel Produkties, le père de Mathias, Johan Kerckhof est, depuis des décennies déjà, le manager et partner-in-crime de Raymond van het Groenewoud, le célèbre papa de Leander.

Leander van het Groenewoud et Mathias Kerckhof

Leander van het Groenewoud et Mathias Kerckhof

À l’occasion du 40ème anniversaire de son célèbre tube, Meisjes, Raymond van het Groenewoud s’est lancé dans une tournée d’anniversaire avec un groupe dans lequel son fils Leander était multi-instrumentiste. Cette tournée a vu père et fils se produire sur la scène du Vooruit de Gand le 9 juin, où le concert était organisé par Nasty Mondays, dont le directeur n’est autre que Mathias Kerckhof. Le même Mathias Kerckhof qui est aussi managing partner de Fast Forward, et le fils de Johan Kerckhof, manager de longue date de… Raymond van het Groenewoud ! « That’s a bingo, » comme dirait Hans Landa, le Colonel allemand sournois de Inglorious Basterds en mauvais anglais. Entre le soundcheck et le concert, nous sommes parvenu à mettre le grappin sur les deux fils, Leander van het Groenewoud et Mathias Kerckhof. Nous voulons leur parler de leur travail, de leur vie, mais aussi des liens entre les familles van het Groenewoud et Kerckhof et de la loi de la génétique.

Messieurs, une question cliché pour briser la glace : était-ce couru d’avance que vous marcheriez dans les traces de vos pères respectifs ?

Leander : « Pour moi, c’était tout naturel, j’ai grandi avec la musique. J’ai appris le piano classique avec une bonne prof, bien que j’aie fini par arrêter. Ensuite, il y a eu l’école du rock et les cours de jazz, mais sans plus de succès. Je joue du piano, de la guitare, de la batterie, de l’accordéon… Un petit peu de tout, mais suffisamment pour pouvoir me débrouiller. J’apprends vite, ce que mon père a pu constater puisqu’il m’a ensuite demandé de jouer sur scène avec lui. Une première fois en 2005 ou 2006, pour jouer de la basse. Et puis plus rien pendant quatre ans, et maintenant je joue de plusieurs instruments différents pendant ses concerts. »

Mathias : « J’ai l’organisation dans le sang, je suis tout simplement né dedans. Quand j’avais huit ans, j’apportais déjà une guitare sur la scène pour Raymond. J’ai étudié la chimie industrielle, avant de me rediriger vers le son et lumière et d’étudier à la RITCS à Bruxelles. J’ai tout de suite commencé à organiser des fêtes. Parfois, je gagnais de l’argent, parfois j’en perdais. Plus tard, j’ai travaillé notamment comme roadie, et puis j’ai fait la lumière pour Raymond. Aujourd’hui, j’ai 22 ans d’expérience dans l’organisation d’évènements. De nombreuses personnes me disent que ma façon de travailler et de déléguer, c’est 100% celle de mon père. »

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Tu combines aussi plusieurs activités ?

Mathias : « Fast Forward, et Idee Fiks, c’est vraiment le core business. Fast Forward existe depuis 15 ans et emploie 19 personnes. Il y a également six personnes chez Nasty Mondays, et cela reprend aussi les évènements Kozzmozz. Nasty Mondays organise des évènements ici, au Vooruit, à Eskimo et à d’autres endroits. Développer toutes ces activités ne s’est pas fait sans encombre, parfois, il a fallu prendre des risques. Nous sommes aussi impliqués dans The Ark, une croisière pour les amateurs de musique dance qui a lieu à l’automne. »

Fils à papa

Votre nom de famille est-il un atout ? Ou parfois, un inconvénient ? Vous a-t-on déjà dit que tout ne vous était pas dû juste parce que vous étiez le ‘fils de’ ?

Mathias : « Les premières années, ça a plutôt ouvert des portes, en fait. Aujourd’hui, les gens font le rapprochement après coup et trouvent ça marrant. »

Leander : « Je n’en ai pas du tout souffert. Et puis les gens ne font pas immédiatement le rapport avec mon propre groupe, Lee Anderson. Ce n’est qu’après le concert qu’ils comprennent que je suis le fils de Raymond. »

20170609-_DSF3986Le grand-père de Leander était aussi dans la musique, sous le pseudo de Nico Gomez. Et toi Mathias, ton grand-père était-il lui aussi organisateur ?

Mathias : « Non, mon père a atterri dans ce domaine tout à fait par hasard. Cela ne lui vient pas de sa famille. Même s’il était musicien, il jouait de la flute traversière. »

Leander : « Je n’ai pas connu mon grand-père, j’étais tout petit quand il est décédé. Parfois des amis me donnent des vinyles de lui, de sa musique sud-américaine. Je trouve ça chouette. »

Vous connaissez-vous très bien ?

Mathias : Mon frère et moi avions pratiquement dix ans de plus que Leander et son frère, Jasper, qui joue aussi de la musique, mais qui est surtout dans le cinéma. On se voyait très souvent et on allait tout le temps les uns chez les autres. »

Leander : « Ils avaient un jardin plus chouette. Et puis quand il pleuvait, ils avaient une Nitendo ! (rires) »

Mathias: « C’était le bon vieux temps. Nous nous sommes un peu éloignés à un moment, mais maintenant on se voit à nouveau souvent. Je vois aussi beaucoup Jasper. J’ai l’impression que ce sont nos retrouvailles. »

Leander : « Nous étions comme une grande famille. Si j’ai besoin d’un conseil administratif, je vais toujours voir Johan, même si nous avons notre propre manager pour Lee Anderson. Nous avons commencé de façon modeste, mais en fin de compte nous avons déjà une dizaine de concerts au compteur. Nous n’avons pas encore d’album, mais un teaser se prépare pour la rentrée. »

Travaillez-vous parfois ensemble ?

Leander : « Non… »

Mathias : « … Si ce n’est aujourd’hui ! (rires) J’organise ce concert avec Nasty Mondays ! »

Ambitions

Quelles sont vos ambitions pour les prochaines années ?

Leander : « Lee Anderson s’est créé de façon assez spontanée. J’avais écrit quelques chansons en anglais et un batteur qui les a entendues m’a encouragé à en faire quelque chose. Ce n’était pas vraiment prévu, mais maintenant nous sommes un groupe de quatre musiciens. Ca commence à venir, on est en plein rodage. En ce moment c’est chouette, et c’est ce qui m’importe le plus. Vivre le moment présent, c’est bon pour l’avenir. »

Mathias : « Nous cherchons surtout des opportunités, comme avec The Ark. Nous avons un plan sur cinq ans. Avec Fast Forward, nous avons quelques clients fixes et fidèles, et il y a encore quelques beaux projets en préparation, comme le 200ème anniversaire de l’université de Gand. Du côté de Nasty Mondays nous sommes bien occupés, et nous prenons de plus en plus de place. Attention, nous sommes très sérieux, mais avec tout de même une bonne dose de rock’n’roll. »

Leander : « Ca me fait penser à la phrase fétiche de ton père Johan : ‘Ca va aller’. »

Vos parents pensent-ils d’ailleurs que ça va aller ? Sont-ils fiers de ce que vous faites ?

Leander : « Oui, je pense qu’ils sont contents. Surtout de voir que j’aime ce que je fais. »

Mathias : « Même chose pour moi. Il y a certainement eu des moments où mon père s’est fait du mauvais sang, quand la situation était grave. Mais en ce moment, nous sommes plutôt dans une phase de reconnaissance, de clients fixes, de prix aussi. Il est très content, évidemment, il n’a pas besoin de le dire. En fin de compte, avec un peu de chance, tout se met en place. »