La responsabilité sociale des médias au menu du MIPCom

Le marché mondial de la télé s'est offert une parenthèse sur la responsabilité sociale des médias en invitant deux porte-étendards de causes humanitaires: la réalisatrice pakistanaise Sharmeen Obaid Chinoy et le photographe français Yann Arthus-Bertrand.

A l'origine journaliste de presse écrite, Sharmeen Obaid Chinoy a pris l'habitude de poser des questions qui contrarient ses interlocuteurs. Devenue réalisatrice, récompensée par un Emmy Awards pour ses documentaires, elle a poursuivi dans cette voie. Elle a ainsi signé un documentaire  "Saving Face" condamnant la pratique masculine consistant à jeter de l'acide au visage des femmes, considérées comme des moins que rien au Pakistan. Depuis que ce film est sorti, la législation a évolué dans le pays. Ce type de crimes, jusqu'alors impunis, sont désormais passibles de la prison à vie. Sharmeen Obaid Chinoy a multiplié ce genre de sujets et est même active dans le créneau du dessin animé, constatant que dans son pays aucune production nationale n'existait.

Pour sa part, Yann Arthus-Bertrand, a présenté au MIPCom son film-projet "Human". « C'est un film sur l'amour, il n'y a pas de scénario. Il pose des questions universelles. Les gens parlent de leur quotidien. Il n'a pas d'objectif commercial et s'il a pu se faire, c'est grâce à la Fondation Bettencourt, France 2 et Google. Nous avons utilisé tous les médias, du cinéma à internet, et constaté qu'ils n'étaient pas concurrents, mais complémentaires ! » Et de souligner qu'à ces yeux « la télé est devenue trop légère dans ses contenus, moi je veux du lourd. Et sans doute parce-que je deviens vieux, je vais maintenant à l'essentiel. » Et aux jeunes qui lui disent, il est de toute façon trop tard pour changer, il répond : «Le pessimisme conduit à ne rien faire, ce n'est pas la bonne voie.»
Une envolée dans le ciel cannois sur fond du rôle que doivent jouer les médias dans les changements globaux.