Les éditeurs craignent pour leurs publicités ciblées

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Une trentaine d’éditeurs de presse européens réclament la révision d’un projet de règlement de la Commission européenne sur les données personnelles, qui menace selon eux leur modèle économique sur internet.

Ce projet, appelé à remplacer l’actuelle directive "ePrivacy", permettrait à chaque internaute de décider dès sa première connexion du niveau de protection qu’il souhaite pour l’ensemble des sites qu’il visitera par la suite. Il ne déciderait donc qu’une seule fois d’accepter ou non les cookies et non site par site, comme c’est le cas actuellement.

Cette nouvelle façon de faire priverait les éditeurs de la capacité d’expliquer les avantages du marketing personnalisé. "En privant les éditeurs de presse de proposer des publicités ciblées à leurs lecteurs, ePrivacy favorise la réorientation des annonceurs publicitaires de la presse vers les plateformes numériques dominantes, et diminue donc l’investissement possible dans le journalisme de qualité" Les éditeurs déplorent "une concentration des données des citoyens numériques européens aux mains de quelques entreprises mondiales."

Une lettre ouverte a été adressée au Parlement européen et au Conseil de l’UE. "La presse n’a jamais eu autant de lecteurs, grâce à ses développements numériques. Ces performances ne permettront l’émergence d’un modèle économique de la presse digitale qu’à la condition que les éditeurs puissent connaître leurs lecteurs et développer une relation directe avec eux", fait valoir le Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN), qui est à l’initiative de cette action. "Le recueil de données anonymisées permet aux rédactions de mieux connaître les centres d’intérêt éditoriaux de chaque lecteur et de développer des offres de contenus adaptées."

"Il est aussi essentiel pour adresser aux internautes des publicités ciblées, donc utiles et acceptées. C’est pourquoi la presse européenne pense indispensable, afin qu’elle puisse mieux remplir son rôle d’information, que ePrivacy soit profondément revu", conclut le SPQN.