Moustique affirme son virage news magazine

Mercredi 15 février, un nouveau Moustique nous donne rendez-vous chez les libraires. Alors que certains magazines mettent la clef sous le paillasson ou dans le « meilleur » des cas tournent le dos au papier, voici un titre qui va de l'avant. C'est d'autant plus rare que ça mérite d'être souligné. Né en 1924, Le Moustique s'est acoquiné pendant des décennies tantôt à la radio, ensuite à la télévision. Au point d'emprunter à cette dernière son diminutif, customisant le titre en « Télé Moustique ».

En 2011, c'est le retour aux sources (lisez ce que PUB écrivait six ans plus tôt) . « Un chantier inachevé, » souligne Jean-Luc Cambier, son rédacteur en chef. «Nous avons toujours été un magazine télé un peu à part, avec de l'humour, de l'info... Nous avons ouvert un chantier voici six ans. Mais nous sommes restés trop longtemps sans évoluer vers une étape supplémentaire : Devenir un news magazine sociétal. Ce que nous proposons désormais existait en germes dans Moustique. Cette particularité devient notre force. Nous avions déjà du rédactionnel de valeur. Nous affirmons notre regard sur la société. Ceci englobe naturellement la télévision et la culture. C'est une évolution pas une révolution.»

Le Moustique nouveau se veut punchy tout en offrant des articles plus profonds, s'inspirant en droite ligne de modèles comme L'obs, Society... « Nous nous attaquons au secteur des news magazines, qui sont déjà tous très différents. Ca va de Paris-Match qui est très people au Soir-Magazine qui a un profil plus âgé, en passant par le Vif qui est un magazine de référence, mais assez prévisible et qui fonctionne  sur le rebond. Plutôt que d'être dans le rebond de l'actualité, nous sommes dans l'exploration de notre société, » précise Jean-Luc Cambier.

L'information hors télé, passe de 18 pages à 30 pages, sans augmentation du nombre total de pages. Le lay-out de l'hebdomadaire a bénéficié d'un relooking signé par le Studio Baylaucq, basé à Paris. Élément phare du travail accompli, une cover bordée de jaune et le surlignage des articles dans cette même couleur participent à la nouvelle identité graphique du Moustique. Le site de l'hebdo ne bénéficie pas pour le moment d'une refonte mais seulement d'un léger lifting. Le projet du Moustique digital est en construction. Il devrait émerger d'ici le début 2018.

A l'heure du tout à l'internet, la démarche du Moustique est unique. « Aux USA et en Grande-Bretagne, des marchés en avance au niveau du passage au digital, le marché du livre papier est en progression. En revanche les e-book sont en diminution. Certaines situations toutes tracées ne le sont en fait pas. Nous sommes dans une période charnière. Pour les magazines, le passage du papier au digital ne se fait pas de manière aussi automatique qu'on aurait pu l'espérer. Ce sont souvent des lecteurs papier qui par opportunité passent par moment au digital. Ce ne sont pas de nouveaux lecteurs. Dans un magazine il y a toujours une notion de plaisir. Le digital nous sert l'information qu'on recherche. Le papier propose un menu, il permet d'opérer des choix, d'offrir des découvertes. Les produits magazine sont plus luxueux qu'auparavant. Moins indispensables, ils sont plus liés au plaisir. Ils touchent un public socialement plus élevé.» L'objectif déclaré de l'hebdo qui pique est bien de conforter le lectorat actuel et de séduire de nouvelles cibles. C'est certainement sur ce deuxième angle d'attaque que la partie sera la plus rude.

Diffusé à 55.000 ex. Le Moustique fait l’objet d'une campagne de com signée par l'agence Stratégie et le studio Denzo. Elle touchera toutes les catégories de médias, avec également des points d'accroche en librairie. L'hebdo sera temporairement vendu à 1,25 € à la place des 2,50€ habituels. Découvrez la campagne du Moustique.