"Chaque évènement est une catastrophe potentielle, c'est pour cela qu'il faut les organiser parfaitement"

« Il suffit d’une seconde pour qu’un événement vire à la crise. »

Les images sont saisissantes. De la fumée noire. Une scène en flammes.

Ce n’était pas un feu d’artifice final, mais bien la réalité ce soir-là à Tomorrowland.

Ce qui devait être un moment de communion, de fête et d’extase musicale s’est terminé – avant même d’avoir commencé – en brasier. Pendant ce temps, les images font le tour du monde, les premières réactions apparaissent en ligne, entre inquiétude, sarcasme et spéculations.

Mais prenons un instant pour respirer. Pour réfléchir.

Ce n’est pas le moment pour les moqueries, les analyses à chaud ou les plaisanteries déplacées – surtout quand, heureusement, aucun blessé n’est à déplorer pour l’instant.

C’est le moment, en revanche, de faire preuve de respect, de prévenance, de conscience.

Pour le public sur place.

Pour les pompiers intervenus immédiatement.

Pour l’organisation, qui, à ce stade, semble avoir réagi de manière adéquate et rapide.

Pour la communication de crise, lancée de manière claire et efficace.

Je donne depuis des années des conférences intitulées « Chaque événement est une catastrophe ». Non par goût du sensationnel, mais par conviction : organiser un événement, c’est gérer des risques. Toujours.

Pas parce que tout événement est voué à l’échec, mais parce que chaque moment planifié peut basculer. Et cela, beaucoup plus vite qu’on ne le pense, comme on l’a encore vu ce soir.

Je le dis souvent dans mes formations : « Un événement est une machine complexe où sécurité, communication, gestion de foule, bien-être et expérience dansent en permanence ensemble. »

Ce soir, quelque chose a dérapé. Nous n’en connaissons pas encore les détails.

Mais ce que nous savons déjà, c’est que la communication de crise est essentielle à ce moment précis.

Pas de cris. De l’écoute.

Pas d’insinuations. De l’information.

Pas de recherche de coupables. Une gestion collective de l’impact.

Les trois piliers de toute communication de crise :

We know. We do. We care.

Que savons-nous ? Que faisons-nous ? Et surtout, montrons-nous que nous nous en soucions ?

C’est toujours par là que tout commence.

J’espère que Tomorrowland parviendra, ce week-end, à redevenir ce qu’il est avant tout : un lieu de connexion, de musique, d’émotion.

Un exploit d’organisation, de logistique, de créativité.

Mais cela ne sera possible qu’à travers la transparence, la confiance et la capacité à rebondir.

Ne tournons pas cette situation en dérision.

Prenons-la comme un rappel fort : la sécurité et la communication restent trop souvent sous-estimées dans notre société.

La vraie question n’est pas si nous devons organiser des événements.

Mais comment.

Une opinion signée par Tom Bellens, conseiller en prévention et CEO de MediaMixer, auteur de Communicatie Com Back! (à paraître à l’automne 2025 chez Pelckmans).

Tom Bellens

CEO de MediaMixer