Et pour les wallons, plus d’audace ?
On ne va pas refaire notre histoire politico-socio-économique mais force est de constater que les Wallons sont trop peu présents dans le marché marcom (annonceurs, agences) en Belgique. On peut même estimer qu’il y a une sous-représentation au regard de la population…
Après des décennies de domination bruxello-francophone, on a vu émerger à la fin du XXème siècle des agences créatives indépendantes de culture flamande qui ont eu un effet très positif sur le marché : créativité, reconnaissance internationale, formation de nouvelles générations… même si aujourd’hui celles-ci ont souvent perdu leur indépendance au profit de grands groupes.
Quid du côté wallon ?
Soyons lucides : notre marché est plus petit. Mais cela ne doit pas excuser un manque d’ambition et d’investissement dans les marques wallonnes.
La pire des réponses serait de se replier sur nous-mêmes et de créer une offre marcom spécifiquement wallonne, pour les Wallons… soyons excellents là où nous sommes ! Trouvons des idées innovantes, osons des designs radicaux, adoptons des « tone-of-voice » tranchants, investissons dans des marques ambitieuses… et çà c’est aussi bien possible à Bruxelles, Anvers qu’à Namur, Charleroi, Liège ou Vecmont.
Mais pour cela, nous devons sortir de notre bulle ! Bougeons, rencontrons, collaborons beaucoup plus avec notre secteur d’activité dans son ensemble. Les événements sectoriels, les associations professionnelles, les formations sont trop peu fréquentées par les Wallons. Qu’attendons-nous ?
Notre marché est une construction culturelle complexe. Nous ne rions pas des mêmes choses, nous ne lisons pas les mêmes choses, nous ne pensons pas de la même manière, même nos histoires sont différentes… Il est donc essentiel que les processus créatifs intègrent beaucoup plus cette dimension multiculturelle. STOP aux traductions de campagne, STOP à la caricature… 3,8 millions de consommateurs ne peuvent pas être réduits à une traduction.
Mais attention, il est essentiel que cette ambition soit portée par un triangle vertueux : annonceurs-agences-médias. Sans oublier le monde académique et la formation des futurs professionnels de notre secteur. Cela doit être une démarche collective !
Note à moi-même :
- Plus d’ambition
- Plus fréquenter l’écosystème marcom
- … mieux parler néerlandais