LIMITLESS: Un mot qui résonne comme une promesse 

La promesse d’aller plus loin. Celle d’avoir plus. Celle de pouvoir toujours se surpasser. Nous admirons ceux qui dépassent leurs limites – nous aimons les sportifs. Nous aimons croire ceux qui nous disent que nos ambitions, nos rêves et nos pouvoirs sont illimités – nous aimons croire la publicité. Car, par opposition, le mot « limite » sonne très mal. On l’associe à des restrictions physiques ou mentales, à une impossibilité de croissance, à la fin d’un rêve. À la fin, tout simplement.  

Malgré tout, « mettre des limites » est la stratégie que de plus en plus de pays et d’entreprises décident d’adopter afin de préserver la santé mentale des employés. L’adoption massive et forcée du télétravail permettait, au début, d’entrevoir la lumière. Enfin, nous allions pouvoir équilibrer notre vie privée et notre vie professionnelle selon notre rythme et nos priorités au quotidien. Mais nous sommes forcés de constater que cela ne fonctionne pas. Le télétravail aura eu comme conséquence de supprimer la dernière frontière qui existait entre les deux : le contexte. Nos maisons se sont définitivement transformées en bureaux et nos partenaires en collègues. Répondre à ses mails devant Koh-Lanta à 22h47 devient « normal ». Le jour d’avant aussi. Le jour d’après aussi… 

Cependant, l’être humain est ainsi fait qu’il est difficile de se mettre des limites. Outre l’envie de faire plaisir, de ne pas déplaire, nous aimons nous surpasser. Alors, lorsque fermer gentiment son ordinateur paraît finalement très simple et responsable… c’est compliqué. Même si ça fait du sens. Même si c’est pour la bonne cause. Or « mettre des limites », c’est aujourd’hui une question de respect. Faisons dès lors en sorte que limitless ne rime pas avec respectless, ni de soi, ni des autres… 

Aurélie Russanowski Head of Brand Strategy @BBDO