Il y a moyen de vous faire changer... d'avis !

Lors de la deuxième édition de notre conférence Orbit by PUB en octobre dernier, Olivier Corneille de l’UCLouvain, a abordé le changement sous un angle différent en répondant à la question : Pourquoi sommes-nous résistants au changement ?

Dans cette approche psychologique, il a d’abord exposé un modèle simplifié du comportement social :

Les Attitudes (analyse coûts/bénéfices) :

- Quelle est la probabilité que mon nouveau comportement ait des conséquences post-négatives ?

- A quel point je m'en soucie ?

Les Normes (analyse de la valeur sociale) :

- Quelle est la probabilité que d'autres personnes m'aiment et me respectent moins ou plus si je change ?

- A quel point est-ce que je me soucie d'eux ?

Le Contrôle (auto-efficacité) :

- Quels facteurs peuvent faciliter ou entraver un changement dans mon comportement ?

- A quel point suis-je doué pour les manipuler ?

De ce point de vue, les gens résistent au changement parce qu’ils croient que changer leur comportement n'en vaut pas la peine et va leur apporter moins de plaisir. Ils se disent aussi qu’« aujourd’hui » est plus important/certain que demain. Et enfin, pour eux, les changements individuels constituent une grande différence pour eux mais une trop petite pour la planète.

Ces individus croient que le changement est trop difficile à réaliser car il demanderait trop d’efforts ou serait trop compliqué. Ils ont tendance à se dire que « Personne ne change, c'est impuissant, le changement de mon comportement n'apportera pas de différence significative. Alors pourquoi devrais-je changer ? »

En tenant compte que les Convictions et Croyances sont des antécédents directs des attitudes, des normes et du contrôle. Ces individus peuvent changer si leurs convictions changent.... Par exemple : changer son attitude pourrait être un avantage pour la santé. Modifier le contrôle pour se dire que c’est faisable et enfin, changer les Normes mais ça se fait déjà car de moins en moins de gens mangent de la viande par exemple.

Olivier Corneille nous a ensuite donné ses 10 conseils pour une approche fondée sur les convictions en matière de changement de comportement !

"La force des antécédents varie selon les individus, les catégories, le temps et les domaines comportementaux.  Il faut donc éviter une approche universelle et prendre en compte que l’activation des croyances et convictions varie selon le contexte."

Les voici, rien que pour vous :

• Conseil 1 : Connaissez votre comportement cible
• Conseil 2 : Connaissez votre public cible (quelle est sa vision du monde ?)
• Conseil 3 : Essayez de communiquer sur place
• Conseil 4 : Donnez une rétroaction immédiate

• Conseil 5 : Modifiez l'option par défaut. Ex : train par défaut ; légumes par défaut ; eau de fontaine par défaut.
• Conseil 6 : Rendre la communication personnellement pertinente : Au lieu de communiquer sur " l'environnement ", communiquez sur les implications personnelles directes : "Mettre l'accent sur l'action et les bénéfices locaux.
• Conseil 7 : Incidence des changements individuels sur le stress :
  - Les changements individuels comme porte d'entrée du changement public "Les petites choses s'additionnent."
• Conseil 8 : Considérez les comportements durables comme un système dynamique
• Conseil 9 : Concentrez-vous sur l'amélioration, pas sur la perfection

Les croyances peuvent être adaptées à la suite de nouvelles lois, politiques, développements techniques,....

• Dixième conseil : Ici aussi, la communication ciblée.