Quel avenir pour Belfius ?

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Belfius est a nous

21 organisation de la société civile belge francophone et néerlandophone lancent la plateforme « Belfius est à nous », avec pour objectif principal d’attirer l’attention sur l’avenir de la banque et de plaider pour qu’elle devienne une banque à finalité sociale.

Le ministre des Finances Johan Van Overtveldt a signifié il y a quelques jours qu’une introduction en bourse partielle de Belfius était « une option valable », répondant ainsi à une proposition faite un mois plus tôt par le CEO de la banque, Marc Raisière. La plateforme « Belfius est à nous » appelle à un débat approfondi sur la valeur sociétale de Belfius avant qu’une telle mesure ne soit envisagée.

Différentes organisations de la société civile – FairFin, Financité, CNE, LBC-NVK, CSC, FGTB wallonne, BBTK-SETCA, Hart boven Hard, KWB, Masereelfonds, Attac Vlaanderen, Attac Wallonie-Bruxelles, CADTM, CEPAG, Banquepublique.be, Iteco, Poliargus, Gresea, MOC, Acide et SAW-B – se sont organisées au sein d’une plateforme pour exiger une analyse approfondie du rôle social de Belfius dans l’économie belge et ouvrir le débat sur l’avenir de la banque.

Belfius est devenue la propriété de l’État belge en octobre 2011 suite au sauvetage de Dexia Banque Belgique avec l’argent des contribuables belges pour un montant de 4 milliards d’euros. Belfius fait actuellement figure d’exception dans un secteur financier belge dominé par les banques privées, pour beaucoup entre les mains de groupes étrangers. Au cours de ces dernières années Belfius a investi plus d’argent dans des activités locales que ne l’avait fait Dexia auparavant, mais elle s’est aussi engagée dans des restructurations, des réductions d’effectifs et des fermetures d’agences.
Une privatisation problématique

La plateforme « Belfius est à nous » est pour le moins perplexe quant à l’opportunité de procéder à une privatisation même partielle de la banque. L’avantage financier d’une éventuelle privatisation témoigne d’une vision à court terme : une privatisation implique en effet la perte de l’ensemble des bénéfices futurs et surtout la perte de contrôle sur la mission de la banque. On abandonnerait par ailleurs la possibilité d’une vision à long terme, d’un ancrage local et d’une responsabilité sociétale de la banque au bénéfice d’une vision court terme visant à satisfaire les besoins des détenteurs d’actions cotées en Bourse. Autant de conséquences négatives pour la population.

Doter la banque d’une mission sociétale et la mettre son contrôle de la société pourrait présenter de grands avantages économiques et sociaux, et une gestion prudente et intelligente permettrait d’en faire une garantie de stabilité en cas de crise.

La plateforme «Belfius est à nous» lance aujourd’hui le site éponyme belfiusestanous.be. Les organisations plaident pour que Belfius ne soit pas privatisée et pour qu’un débat approfondi sur les alternatives ait lieu. La plateforme entend contribuer activement à l’alimentation de ce débat.