State of the Union 2025: Lire entre les lignes

Nous étions une centaine de participants à la 2e édition de State of the Union organisée par le CIM. En marge du compte rendu de la conférence, résumant bien la teneur des propos tenus pour l’occasion, penchons-nous sur les préoccupations des acteurs présents. Le monde des médias en 2025 est confronté à des enjeux à la fois économiques, stratégiques, démocratiques et humains. La mesure d’audience, le moteur du CIM mais aussi de ses pairs européens, comme Médiametrie, est vitale pour notre écosystème. Des avancées comme le Croos Media Measurement-project est aussi à saluer. Tout ceci nécessite une parfaite indépendance. Une réalité étrangère à l’activité des GAFAM. Il est temps de ne plus prendre comme argent comptant leurs assertions chiffrées. C’est aussi à l’Europe de donner des armes aux médias de notre communauté d’états. Pour sa part L’European Media Freedom Act (EMFA) entend renforcer la liberté, l’indépendance éditoriale et le pluralisme des médias. Une belle initiative qui n’apporte toutefois pas de solutions à la propagation intempestive de fausses informations par des canaux étrangers aux médias eux-mêmes. La désinformation a les coudées franches en Europe et dans le monde. Quels moyens nos démocraties proposent-elles pour lutter contre ses fléaux ? Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF, a tiré la sonnette d’alarme à l’occasion de ce State of the Union.

En matière de contenus, nos microcosmes font face à une concurrence débridée et parfois déroutante. Un exemple, mis en avant par Hugues Rey , ceo de Havas Media, avec Squeezie, influenceur et streamer qui réunit avec son GP Explorer plus de 1.3 millions de spectateurs sur Twitch. J’ajouterai celui de Inoxtag, un influenceur qui a quitté son divan pour gravir l’Everest et dont l’aventure, sous forme de documentaire Youtube a rassemblé plus 2,2 millions de viewers sur cette plateforme et est aussi passé par Auvio. Les choix éditoriaux des médias « classiques » doivent certainement être repensés en fonction de l’audience d’aujourd’hui et de demain, tout en préservant la qualité de nos informations. Ceci, sans perdre de vue que les contenus locaux resteront une priorité face à la mondialisation du divertissement. Il va sans dire qu’aujourd’hui le monde de la com et des médias doit mettre ses différents au placard. Nous n’avons plus le temps de pinailler. Une plateforme comme le Ad Manager + se doit d’être européenne et ouverte... assortie de garanties. Je l’ai bien entendu, le temps des réticences est derrière nous. Aux professionnels de notre secteur à se mettre au travail. J’ose penser que ce State of the Union est un écho à la devise nationale : « l’Union fait la Force ».