À quoi ressemble l'avenir de la télé et de la vidéo ?

Media / News / Research

Photo by Jens Kreuter on Unsplash
Seul 36% des jeunes adultes belges âgés de 18 à 24 ans regardent régulièrement la télévision traditionnelle. La numérisation a considérablement transformé le secteur médiatique en peu de temps. 25 % des consommateurs belges âgés de 18 à 75 ans et 47 % de la tranche 18-24 ans ont souscrit un abonnement à un service de vidéo à la demande comme Netflix ou Amazon Prime. Comment le marché va-t-il évoluer ? Deloitte présente quatre scénarios futurs aux perspectives très différentes, avec des "gagnants" et des "perdants".
"La disponibilité de la vidéo à la demande, en particulier, a marqué une rupture dans les comportements des consommateurs", confirme Vincent Fosty, associé responsable des Télécommunications, Médias & Loisirs chez Deloitte. "Le consommateur s’attend à des programmes télé et vidéo intéressants et attrayants, accessibles à tout moment et en tout lieu, dans le format qui répond le mieux à ses besoins immédiats", précise-t-il. Actuellement, ces nouvelles exigences sont surtout comblées par les grandes plates-formes de streaming. En réaction à la concurrence en ligne, de nombreuses chaînes de télévision proposent un large éventail de bibliothèques de médias, de plates-formes de rediffusion et de nouveaux formats. Netflix, Amazon, Apple et Google vont-ils supplanter les chaînes de télévision traditionnelles ? L'évolution rapide du marché et sa diversification constante empêchent une prédiction simple de l’avenir.
La consommation de médias devient aussi plus mobile et plus flexible. "C'est la raison pour laquelle nous avons adopté une approche globale dans notre étude sur les futurs scénarios de l'industrie TV et vidéo en 2030. Nous avons défini des scénarios pour regarder au-delà de l'horizon habituel de trois à cinq ans", explique Vincent Fosty.
Dans l’étude "The future of the video and TV landscape by 2030" menée par Deloitte, un certain nombre de facteurs qui détermineront l'avenir du secteur sont identifiés. Le passage au numérique est sans aucun doute le facteur décisif. Le haut débit des réseaux de fibre optique et de la 5G ouvre la voie à une consommation de contenus médiatiques encore plus flexible et mobile. Les techniques analytiques et l'intelligence artificielle amélioreront les fonctions de recommandation.

Les quatre scénarios

  • Le supermarché universel : Dans ce scénario, les grandes plates-formes numériques domineront le marché global à tous les étages de la chaîne de valeur. Il s'agira des producteurs, propriétaires et distributeurs de contenus. Les télédiffuseurs n'interviendront que dans la production des contenus nationaux et ne joueront aucun rôle dans la distribution. Le consommateur dispose d'un large choix de contenus globaux et nationaux. Les différences entre fournisseurs se limiteront à certaines productions exclusives et aux droits sportifs, comme dans les grands supermarchés où les fournisseurs individuels ne se différencient que dans les détails.
  • La victoire du contenu : Le fondateur de Microsoft, Bill Gates, prophétisait il y a plus de 20 ans : "Content is king". Les grands gagnants de ce scénario seront les propriétaires de contenus. Le rôle des plates-formes numériques aura radicalement changé car elles s’occuperont presque uniquement de la distribution. Le consommateur ne paiera plus pour un fournisseur particulier, mais pour le contenu qu'il voudra voir. Les contenus perdront en diversité, tandis que la qualité des offres globales prendra une nouvelle dimension.
  • La revanche des diffuseurs : Les télédiffuseurs auront maîtrisé la numérisation, seront capables d’offrir des contenus à la demande à grande échelle et proposeront à leur public des recommandations intelligentes. Aux côtés des diffuseurs, les plates-formes numériques conserveront une place dans le marché. Tandis que les diffuseurs privilégieront les contenus locaux de haute qualité, les plates-formes distribueront les productions internationales et les blockbusters. Quant au consommateur, il aura l’embarras du choix entre les gammes linéaires et les formats à la demande.
  • Un monde de diversité : Le marché de la télévision et de la vidéo deviendra un écosystème différencié, sans acteur dominant. Le consommateur aura accès à un grand nombre de plates-formes différentes. La diversité des contenus sera à l'avenant. Étant peu fidèles, les usagers pousseront les fournisseurs dans une lutte acharnée pour la survie.

Aussi différents que soient ces quatre scénarios d'avenir, il est possible d'en déduire des implications générales valables pour tous les acteurs du marché. Ouverts à de nouvelles alliances et collaborations, les diffuseurs et les producteurs de contenus pourraient bien avoir le dernier mot. Productions en collaboration, modèles de distribution conjoints et même plates-formes partagées sont de bons moyens pour contrer la menace des fournisseurs numériques comme Netflix, Amazon, Apple ou Google.
Fosty ne laisse planer aucun doute : "Pour les diffuseurs et les producteurs de contenus en place aujourd’hui qui souhaitent rester sur le marché, la clé de la réussite se trouve dans l'amélioration des compétences numériques. La technologie occupe une place centrale dans leurs modèles d'entreprise. Du côté du consommateur, l'essentiel réside dans des contenus attrayants. Mais pour produire ceux-ci à l'ère numérique et les acheminer jusqu'au client, une offre technologique de premier plan est indispensable".
Pour obtenir l'étude complète, c'est ici.
Deloitte, cabinet d’audit et de conseil de premier plan en Belgique, offre des services en matière d’audit, d’expertise comptable et de conseil fiscal et juridique. Plus de 4.000 collaborateurs répartis dans 12 bureaux conseillent des entreprises nationales et internationales, des PME ainsi que des institutions publiques et des ASBL.