« Avec votre partenaire, vous pouvez vous montrer un peu plus franc »

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Monter une entreprise en couple se fait parfois dans le cadre d'un plan précis. Ce n'est pas le cas de l'agence événementielle Keep It Quiet, où Bart Clerckx et Anne-Elise Jardinet ont pour ainsi dire atterri par hasard dans le même espace de travail. - Wim De Mont

It runs in the family PUB 4

Keep it Quiet a vu le jour voici dix ans. Bart Clerckx venait du secteur de l'événementiel. Aux côtés de Peter Decuypere, il a développé I Love Techno. Lorsque le festival a été vendu à Live Nation, Bart Clerckx l'a suivi pour y intégrer l'équipe du festival. Il n'a rien contre Rock Werchter, mais le rock et la pop ne sont pas vraiment inscrits dans l'ADN de Bart Clerckx. « J'ai quitté Live Nation et ai contribué à mettre sur pied Blue Flame Entertainment, ce qui nous a permis d'insuffler une vie nouvelle à la vie nocturne d'Anvers, » raconte-t-il. « Après trois ans, le succès de nos club nights s'est un peu essoufflé, et nous avons commencé à créer des événements pour des marques. Et soudain, nous sommes devenus actifs dans l'univers de l'activation de marque. Mon associé de l'époque et moi-même nous sommes ensuite séparés, et j'ai continué seul, d'abord comme indépendant, puis sous le nom de Keep It Quiet, dont la date de lancement officielle est le 23 novembre 2010. » Mais quand apparaît Anne-Elise Jardinet dans cette histoire ?

Anne-Elise Jardinet : « Nous étions déjà mariés depuis deux ans, et je travaillais depuis longtemps à des fonctions de marketing et de vente, d'abord chez RMB, plus tard chez Screenvision, et pendant une période chez Brightfish. J'ai ensuite fait mon entrée chez MTV Networks, où j'ai fait partie du département de vente pendant cinq ans. Après une restructuration, l'énergie n'était plus la même, et j'ai démissionné. J'étais à la maison, et j'ai commencé à aider Bart un peu. L'idée n'était certainement pas que je finisse par travailler ici de manière fixe. Je cherchais une fonction de marketing ailleurs. »

Bart Clerckx : « Le moment décisif fut quand Anne-Elise a été appelée par un concurrent pour l'embaucher, et je me suis dit : “ Ça ne va pas aller, ça ”. »

La collaboration professionnelle s'est-elle tout de suite bien passée ?

Anne-Elise Jardinet : « Je travaillais déjà parfois avec lui, mais uniquement à des fonctions exécutives. Jusqu'à ce que j'intègre l'entreprise pour de vrai...

Bart Clerckx : « Elle a acheté la moitié des parts, pour zéro euro. » (rires)

Anne-Elise Jardinet : « ... J'ai d'abord dû tout apprendre. Lorsque j'ai commencé à maîtriser le sujet, j'ai développé ma propre vision de ce que nous pourrions faire et de comment nous pourrions le faire. Ce qui s'est révélé un peu difficile fut de chercher une façon de collaborer. Mais depuis quelques années, nous nous en sortons vraiment bien sur ce plan ! »

Comment vous répartissez-vous les tâches entre vous deux ?

Anne-Elise Jardinet : « Je travaille comme gestionnaire de projet, et Bart est vraiment le manager de l'entreprise. Il délègue, fait du coaching, et supervise l'agence. C'est aussi Bart qui maîtrise les chiffres, je ne m'en occupe pas. »

Bart Clerckx : « Au début, il a effectivement fallu tâtonner un peu. Les premières années, j'assumais également une fonction de gestionnaire d'une discothèque à Anvers, et Anne-Elise était souvent seule au bureau. À un moment, Keep It Quiet a commencé à si bien fonctionner que j'ai décidé de m'y consacrer entièrement. À partir de ce jour, nous avons toujours travaillé ensemble. Nous partageons la même passion, cela facilite la collaboration. Nous pouvons nous plonger toute la journée dans notre passion ! »

Anne-Elise Jardinet : « Bien sûr, nos avis divergent parfois sur certains projets. »

Bart Clerckx : « Il faut préciser que la communication avec votre partenaire est un peu différente de celle avec les collègues. Avec votre partenaire, vous pouvez vous montrer un peu plus franc. »

Anne-Elise Jardinet : « D'ailleurs, nous nous disons tout. »

Bart Clerckx : « L'objectif est justement de nous défier l'un l'autre. Au bout du compte, nous trouvons toujours une solution. »

Les collaborateurs savent-ils à qui poser une question spécifique ?

Anne-Elise Jardinet : « La plupart du temps, oui ! »

Bart Clerckx : « Nous sommes une petite entreprise, et tout le monde y fait un peu de tout. Les collaborateurs voient bien si ce n'est pas votre jour. Dans ce cas, ce n'est pas à vous qu'il poseront leurs questions. »

Votre activité centrale consiste en l'activation de marque et l'organisation d'événement ?

Bart Clerckx : « Nous soutenons les marques avec notre slogan “ working behind brands ”. Parfois, il s'agit seulement d'un événement ou du développement de matériel pour POS, mais parfois, nous nous intéressons également à la stratégie et à toute la communication. Parmi nos gros clients figurent Diageo, Jet Import, Red Bull, Freixenet, etc. »

Anne-Elise Jardinet : « Un client tel que Diageo, notre premier client pour lequel nous travaillons toujours, dispose de plans de marketing définis, tandis que chez d'autres clients, nous commençons parfois avec une feuille blanche. »

Il s'agit souvent de marques de boissons. Est-ce lié à votre passé de festivals et de discothèques ?

Bart Clerckx : « Oui, mais nous travaillons aussi par exemple pour Bebat, ou pour la marque de charcuterie Charles. Nous nous diversifions ! Mais notre objectif n'est pas de devenir une très grande agence. Nous aimons tous les deux continuer à gérer les projets, je ne veux pas devenir un chef d'entreprise qui s'occupe uniquement du volet RH. Voilà aussi pourquoi nous avons travaillé de la maison pendant si longtemps. Notre premier collaborateur nous a rejoints voici six ans, et l'agence compte désormais six personnes. Nous avons également une fonction de coach, parce que nous sollicitons des freelances pour toutes sortes de micro projets. »

Anne-Elise Jardinet :  « Nous ne sommes pas une agence impersonnelle, nous sommes proches de nos clients, flexibles et rapides. Et nous organisons des événements qui ont une âme. Pendant une production, nous participons à la construction et nous sommes souvent sur le terrain. »

Bart Cleckx : « Nous sommes très impliqués. »

Comment s'est passée la transition de la maison aux nouveaux bureaux ?

Anne-Elise Jardinet : « Notre bureau se trouvait au deuxième étage de notre maison de maître, et nous avons loué une arrière-boutique. Il y a un an, nous avons déménagé ici, à quelques centaines de mètres seulement de la maison. Au début, c'était chouette de travailler à la maison avec deux enfants. Mais après toute une journée de travail, il y a encore la vaisselle, des paquets devant l'arrière-boutique... C'était parfois un peu agaçant. Pour les enfants aussi, c'est beaucoup mieux ainsi. »

L'équilibre entre la vie personnelle et professionnelle est-il plus facile à trouver, avec davantage de collaborateurs et un bureau à l'extérieur ?

Bart Clerckx : « Avant, quand nous partions en vacances, nous apportions toujours notre ordinateur portable, et le travail ne cessait jamais vraiment. Nous n'arrivons toujours pas à laisser l'ordinateur à la maison, mais ça va déjà mieux ! » Nous alternons aussi régulièrement. Chaque année, nous partons en voyage avec toute la famille, mais parfois, un de nous part une semaine en vacances avec les enfants, et l'autre part la semaine suivante. »

Avez-vous laissé de côté la musique depuis que vous êtes passé des discothèques à l'activation de marque ?

Bart Clerckx : « Je n'ai jamais été un grand puriste en matière de musique, mais j'aime toujours bien participer de temps en temps à un concert ou un festival ! Les marques pour lesquelles nous travaillons nous emmènent encore souvent à de chouettes festivals ou événements. Cet été, par exemple, nous assurons la présence de Freixenet à quelques concerts de musique classique. »