Benoit Lutgen : "Il est difficile d'exprimer un point de vue nuancé"

Dans notre dernier magazine, à feuilleter en ligne ou en l'ayant bien en main, nous avons interviewé Benoît Lutgen, président du Cdh.  Ce bouillant président de parti et bourgmestre de Bastogne, dénote dans le concert ambiant. Privilégiant le recul à l’instantanéité, l'homme n'est pas un fan des réseaux sociaux, même s'il a un compte Twitter qu'il utilise avec parcimonie depuis le 30 janvier 2017. "Jusqu'à présent, je me suis toujours refusé à utiliser les réseaux sociaux. Le détournement de la réalité politique qui est opérée sur ces réseaux me déplait profondément. Je n'aime pas me mettre en scène. Et je trouve triste de voir des personnes qui passent leur temps à mettre leur propre vie en scène sur ces réseaux, comme à l'occasion de concerts où l'on voit tous ces smartphones filmant...On a envie de monter sur scène et de dire arrêter, profitez de l'instant, vivez ces moments. Depuis que Fanny Charpentier, nous a rejoint en tant que responsable de la communication du parti, nous allons évoluer ( rires). Facebook, Twitter sont important en politique. On voit aussi que l'émotion l'emporte souvent sur le temps de la réflexion. C'est une maladie de notre société. Si vous prenez la dernière élection américaine, même avec les meilleurs spécialistes dans leurs rangs, l'équipe d'Hilary Clinton a été complètement débordée. Ils étaient sur la défensive et n'utilisaient pas ces réseaux comme des outils de propagande. Il n'y a pas de réponse parfaite aujourd'hui, je pense que ça finira par s'arranger avec le temps. Il y a un gros travail d'éducation à faire depuis le plus jeune âge pour montrer les dangers que cela peut représenter, la manipulation que cela génère."
N'estimez-vous pas que vous devez être d'autant plus présent ?  "Je distingue ma petite personne de ma formation politique qui se doit de les utiliser. Je dirais que le résumé oui mais je ne veux pas que nous tombions dans le raccourci. C'est très complexe d'exprimer un point de vue nuancé. Quand vous êtes dans la démagogie comme certains partis d’extrême gauche et d’extrême droite, réducteur et dans vos slogans, votre programme et dans votre pensée, c'est plus simple de balancer des propos incandescents. Nous ne prônons pas une société de lutte des classes. Les patrons contre les ouvriers, les migrants contre les policiers, les élèves contre les directeurs d'école... Nous essayons de créer des liens entre les personnes. Une formation politique comme la mienne, qui par définition, a pour ambition de prôner le respect et de rassembler, la tolérance, la nuance, la réflexion..; Ca demande du recul et c'est plus compliqué d’utiliser ces formats réducteurs. Mais nous y travaillons."  Poursuivez votre lecture de l'interview du président du Cdh.