Chérie FM et Mint, en route pour la bande FM

L’arrivée de Chérie FM sur la toile et une mise en plus avant de Mint ne permettaient aucun doute. Les deux radios ambitionnent de postuler pour un réseau sur la FM.

C’est du côté de Chérie FM que l’on a dégainé le premier. Lors de la conférence de presse de Nostalgie et de NRJ, le Directeur commun, Marc Vossen a officiellement annoncé qu’il serait candidat à quelque chose lorsque le CSA et le Gouvernement de la Fédération Wallonie- Bruxelles auront (r)ouvert les appels à candidatures. En filigrane, c’est le réseau urbain U2 qui est visé. Il est actuellement occupé par DH Radio (ex-TWIZZ) du groupe IPM.

« Je ne veux pas récupérer quoi que soit, je veux juste obtenir un réseau », précise d’emblée Marc Vossen. « Ce sont les Autorités qui décideront des modalités et qui s’organiseront. » Le dossier sera chaud puisque l’autre groupe privé présent sur la FM voudrait aussi que son bébé mentholé bénéficie d’une meilleure situation. « La FM est une ressource rare, et c’est clair que ce sera compliqué et qu’il risque d’y avoir des déçus. Et bien nous, nous n’avons pas envie d’être dans le clan des déçus ! », lance le Directeur. Marc Vossen met surtout en avant l’équilibre et l’équité à l’égard de son groupe. « Nous souhaiterions avoir 3 radios, là où RTL en a déjà 4, et la RTBF, 5. »

Le groupe Nostalgie met en avant ses bons résultats, à la fois d’audience et de rentabilité de ses radios. « La bande FM est une denrée rare. Comment demain les Autorités et le CSA vont contenter ceux qui ont fait leurs preuves, qui ont montré leur savoir-faire, et qui ont créé de l’emploi et qui investissent suffisamment ? » Si Chérie FM n’obtient pas un réseau, le groupe NRJ-Nostalgie pourrait être menacé face à deux mastodontes comme RTL et la RTBF prévient le patron des deux stations musicales.

Chez RTL, justement, on est un peu surpris de la sortie de Nostalgie. D’autant qu’à l’heure actuelle, on ne sait pas comment le Gouvernement va procéder et qu’est-ce qui sera proposé aux opérateurs. « L’argument du poids de RTL a déjà été utilisé en 2008 et 2009 quand il a fallu attribuer les réseaux », explique Eric Adelbrecht, Directeur des radios de RTL Belgium. « L’objectif était de rester dans une certaine diversité économique. C’est comme ça que IPM a pu être servi aussi. Et on voit ce que cela a donné comme plan de fréquences. C’est-à-dire un système qui n’est pas viable et qui montre ses limites. La preuve avec DH Radio qui n’a absolument pas rencontré son public et qui demeure une catastrophe économique. » RTL prône pour une diversité des offres et du contenu. « Le fait que RTL et la RTBF ont un certain nombre de radios, que les autres groupes doivent avoir des compensations. Et selon quel principe ? Je n’en sais rien ! Le public doit se retrouver, et c’est notre seul leitmotiv. », clame RTL. Pour le groupe privé, c’est le projet qui doit primer et non l’aspect économique ou une viabilité d’un groupe. Le lobbying de Nostalgie agace beaucoup à l’Avenue Georgin. « Le priorité pour moi, est que le public ait une diversité de produits et que nous fassions tous des choses différentes. Quand je vois que NRJ ne veut que ressembler à Radio Contact, c’est une erreur. Et ça aussi le CSA devrait y être attentif. NRJ doit jouer son rôle de radio jeune et qu’elle soit efficace sur les moins de 20 ans, c’est son positionnement. Elle n’a pas vocation d’aller grandir. », ajoute-t-il. Mais RTL précise qu’à l’heure d’aujourd’hui, elle n’est candidate à rien puisque le CSA n’a encore fait aucun appel d’offre.

La régie IP est un peu mal à l’aise dans ce dossier puisqu’elle soutient ses clients dans pareille situation, et là, Mint et Chérie FM sont dans son portefeuille. Son directeur Denis Masquelier précise que IP Radio ne prend part à aucune décision stratégique de part et d’autre, dans le renouvèlement des fréquences. IP regarde se passer les choses « au balcon » et elle souhaite rester tout à fait neutre.