Des formations aux 1001 couleurs ?

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Une société avec une place pour chacun, c'est comme ça qu’elle est sensée être. Pourtant, (trop) peu de personnes ayant un parcours différent travaillent dans notre secteur. Où est-ce que cela coince ? Ne sommes-nous pas assez accueillants ? Ou bien n'y a-t-il tout simplement pas de candidats, parce qu'ils ne trouvent pas la bonne voie ? Néanmoins, les établissements d'enseignement flamands déploient beaucoup d'efforts pour remédier à cette situation. - Evy Van Ruyskensvelde

Un petit point sur la situation : le pourcentage d'étudiants présentant des caractéristiques de diversité augmente chaque année, mais il est lent. Pour l'instant, ces chiffres ne sont donc pas encore (suffisamment) représentatifs. "C’est un problème d'enseignement supérieur tout court", selon Ahmed Chouyouhi, conseiller en communication éducative pour les étudiants présentant des caractéristiques de diversité à la KU Leuven et sa collègue Joyce Koeman, membre du personnel chargé de la politique de diversité. "L'enseignement supérieur en général n'est pas encore le reflet de notre société. Bien que nous ayons également beaucoup d'étudiants étrangers, nous sommes encore une université raisonnablement blanche. Beaucoup d'étudiants potentiels vivent dans l'insécurité, car ils craignent de ne pas pouvoir trouver de connexion. Plus il y a de connaissances, plus il y a d'analyses, de recherches et donc de solutions. Nous avons donc tout intérêt à attirer des talents variés. En outre, les écoles ont un rôle social à jouer : elles luttent pour l'égalité des chances pour tous et veillent à ce que les groupes sous-représentés puissent également accéder au marché du travail".

Ann Van Damme, responsable de la formation en gestion de la communication à la Thomas More Mechelen, confirme également cette nécessité : "La diversité est importante parce que la société change aussi. C'est une évolution que nous suivons. C'est pourquoi l'inclusion et la diversité font partie de la mission de Thomas More : nous voulons être une communauté de vie et d'apprentissage accueillante et ouverte aux autres philosophies."

Frederik Picard, professeur d'études de marché et de contentmarketing à l’AP Hogeschool d'Anvers, voit également des avantages pour les marketeurs : "Un content marketeer se trouve dans le cockpit d'une marque : il doit pouvoir sentir comment il peut constituer un public pour cette marque avec un contenu de valeur. Plus la diversité est grande, mieux c'est, de sorte que tous les groupes cibles puissent être abordés très facilement. Une plus grande diversité permettra également de travailler sur une personnalisation poussée : pas de contenu unique, mais un contenu adapté à l'âge, à la culture, aux besoins et aux souhaits des différents publics cibles.”

Adopter l'inclusivité

Afin d'attirer des étudiants de différents horizons, les collèges et les universités font beaucoup de choses. La KU Leuven fait notamment appel à des mentors - des étudiants de deuxième licence ou d'études supérieures qui motivent les futurs étudiants à franchir le pas vers l'enseignement supérieur - et organise régulièrement des réunions d'information. L'université le fait en collaboration avec les écoles, les clubs de jeunes, les associations ethnoculturelles et les autorités locales. Une fois qu'ils sont inscrits, il existe également un point de contact pour l'interculturalité, "vers lequel ils peuvent se tourner pour toutes leurs questions". L'AP Hogeschool, d'autre part, attache une grande importance à la motivation des étudiants candidats lors du processus de sélection.

"Nous constatons que les participants dont le parcours ne correspond pas immédiatement à la formation, mais qui sont très motivés, ont parfois une trajectoire de croissance impressionnante. Ils saisissent chaque opportunité de nouvelles connaissances à deux mains et ont souvent aussi un regard neuf et critique", déclare Frederik Picard.

Le contenu des leçons est-il adapté ? "Le multiculturalisme est un fait que nous considérons comme une éducation, mais nous ne le traitons pas comme quelque chose de spécial. Il est imbriqué dans tout ce que nous faisons, car une stratégie de marketing de contenu peut s'adresser à tout le monde : jeunes, vieux, riches, pauvres, avec ou sans éducation, avec ou sans foi, d'ici ou d'ailleurs. Nous essayons de donner autant d'exemples de cas que possible qui soutiennent cela aussi". À la KU Leuven, ils sont d'accord : "Les leçons sont organisées pour tous les élèves à partir d'un point de départ inclusif. Elles sont plutôt attentives au développement personnel des élèves et à la manière dont ils peuvent façonner leur vision du monde et de leur futur rôle dans celui-ci".

De l'autre côté de la ligne
Thomas More Mechelen, qui propose également une formation complète en gestion de la communication en anglais pendant trois ans, espère bien renforcer la sensibilisation de ses élèves à la communication inclusive. "C'est pourquoi nous organisons cette année un bootcamp pendant la semaine d'activités de novembre", explique Ann Van Damme. "Ils y apprendront ce qu'est la communication inclusive, complétée par des good & bad cases, et ils se verront confier une mission axée sur la sensibilisation des responsables de la communication aux préjugés inconscients. De cette manière, nous intégrons la communication inclusive de manière structurelle dans l'ensemble du programme d'études. Nous aimerions également voir plus de diversité au sein du personnel enseignant. Nous essayons d'en tenir compte lors du recrutement de nouveaux profils". Ils le confirment à la KU Leuven : "Il est important que les élèves puissent s'identifier aux enseignants et aux superviseurs. C'est pourquoi nous devons donner le bon exemple et diversifier notre personnel". Mais Chouyouhi et Koeman voient aussi un autre axe de travail : "Nous faisons beaucoup, mais nous devrions peut-être faire connaître encore plus notre offre. Cela signifie aussi plus de communication et plus d'utilisation des réseaux sociaux. Et c'est ce sur quoi nous travaillons aujourd'hui."