Directive SMA, le CSA tire la sonnette d'alarme

CSA SMA

Media / News

 

CSA SMALa directive européenne des services de médias audiovisuels (SMA) a pour objectif global de protéger la diversité culturelle, le consommateur et la promotion d’œuvres indépendantes. La Commission Européenne vient de proposer quatre mesures pour réviser cette directive SMA et elle veut plus de pub ! Le Conseil Supérieur de l'Audioviuel (CSA) a quant à lui décrypté ces propositions qui devraient impacter le paysage audiovisuel tant du point de vue des acteurs que des publics.

Le CSA constate que si cette modification a lieu elle aura pour effet « d’exposer les consommateur.trice.s à une pression commerciale lors de programme à forte valeur ajoutée. » Une pression commerciale pourtant déjà ressentie en l’état comme intrusive par les consommateurs selon une étude du CSA. Ce dernier, comme une majorité des régulateurs audiovisuels de l’Union, tire la sonnette d’alarme « quant au danger que peuvent représenter de telles mesures sur la liberté éditoriale des acteurs de l’audiovisuel qui fournissent des services. »

Propositions de la Commission Européenne :

  • Plus de pub

La Commission a exprimé sa volonté de mieux cibler les heures de grande audience pour y intégrer davantage de communication commerciale. « Les éditeurs disposeraient ainsi d’une liberté plus grande pour répartir les 20% de quotas maximum dont ils disposent sur l’ensemble de la plage horaire quotidienne. Dans un programme de grande audience, les annonces commerciales pourraient largement dépasser les 20% aujourd’hui autorisés. » Ceci risque de diminuer le contenu éditorial au profit d’une communication commerciale ressentie comme intrusive par le consommateur. Les annonces de parrainage, le placement de produit et l’autopromotion ne sont déjà pas comptabilisés dans le quota de diffusion de 20%.

  • La possibilité d’autopromotion se voit fortement élargie.

Le texte annonce toutefois une nouveauté qui vise à élargir l’autopromotion d’un service à l’ensemble des messages en lien avec ses propres programmes ou avec les programmes d'autres entités appartenant au même groupe de médias. Cette mesure risque à nouveau d’accroitre le volume publicitaire au détriment du contenu éditorial.

  • Placement de produit

Alors que la majorité des régulateurs audiovisuels de l’Union soulignent les dangers potentiels que représente cette approche commerciale pour la liberté éditoriale, la Commission européenne appuie une version plus intrusive encore du placement de produit.

  • Les formes multipliées de parrainage

Cette forme de communication commerciale représente une source de financement importante pour les médias audiovisuels. Alors que les références promotionnelles spécifiques aux produits et services des parrains n’étaient pas autorisées, le projet de révision l’autorise désormais par défaut. « Des formes insidieuses qui ont la particularité de ne pas devoir être clairement séparée du contenu éditorial, à l’inverse des spots de publicité. »

  • Les pauses publicitaires se multiplient

Le projet de directive de la Commission entend réduire à 20 minutes la période entre les interruptions publicitaires. Le CSA rappelle que les modifications de la directive en 2007 avaient déjà abaissé le seuil de 45 à 30 minutes. Désormais, l’interruption est proposée à 20 minutes.