Réputée mondialement pour son absence de prétention, la Belgique compte néanmoins quelques marques fortes. Qui se sont exportées tout en conservant leur singularité. Mais avec quelles recettes ? Tour d’horizon parfaitement subjectif…
Notre périple débute en bordure de l’A12, plus précisément à Schelle. Et confirme que les usines à rêves ne se situent pas souvent dans des endroits paradisiaques. Les studios Disney-Pixar ont établi leurs quartiers dans une banlieue informe de San Francisco. Et Studio 100 se cache le long de la route Bruxelles-Anvers, pas loin d’une pizzeria dont la dernière Vesuvio doit dater de Pompéi, et derrière un car-wash qui ferait bien de d’abord se laver lui-même. Mais la comparaison avec le cousin d’Amérique ne se limite heureusement pas à ces considérations anti-esthétiques. « Nous produisons des programmes pour enfants, créons des parcs à thèmes et des spectacles autour de nos personnages. Mais, grosse différence avec le géant américain : en Belgique nous ne fabriquons que des programmes destinés en priorité à notre territoire local. Comme la série pour jeunes ados « Nachtwacht »/ « Garde de Nuit » - qui, depuis, a aussi cartonné aux Pays-Bas, en Allemagne, Autriche, Pologne, Norvège et Suisse - ou les parcs d’attraction Plopsaland. Tandis que nos dessins-animés destinés au monde entier, eux, sont produits à Sidney, Paris ou Munich ! », résume Hans Bourlon, l’un des fondateurs historiques du studio.
Studio 100 avance aujourd’hui un chiffre d’affaires de 176 millions d’Euros et a créé des dizaines de personnages emblématiques pour les petits. Comme le lutin Plop, Bumba le clown ou Pat le pirate, sans compter les remises au goût du jour de Vic le viking et autres Maya. Qui, tous, ont séduit le marché flamand. Avant de s’attaquer à la Belgique francophone via Club RTL, Ouftivi, et sa chaîne dédiée Studio 100 TV (sur Proximus Picks), pour déferler ensuite sur le monde entier.
Et il n’aura pas fallu bien longtemps pour en arriver là ! Puisque l’épopée de Studio 100 commence voici une trentaine d’années à peine. Avec une émission qui deviendra le rendez-vous incontournable de centaines de milliers d'enfants de retour de l’école à la VRT : « Samson & Gert », un duo entre la marionnette d’un chien débonnaire et son maître un rien gêné par les excentricités gentillettes du toutou. « L’époque était idéale pour lancer une émission télé », reprend Bourlon, « la Flandre ne comptait qu’une chaîne. Donc, le public ne regardait que ça. Ce qui nous garantissait une notoriété maximale. VTM n’existait même pas encore », situe Bourlon.
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