La durabilité devient peu à peu une forme d'économie en soi. Et bien sûr, le résultat est gagnant-gagnant. Elle est bénéfique pour notre environnement, mais aussi pour l'économie et le développement de nouvelles technologies. - Evy Van Ruyskensvelde
BekaertDeslee a collaboré avec Seaqual sur un matelas qui soutient le nettoyage des océans.
Les initiatives qui apportent des produits durables sur le marché poussent comme des champignons, même si elles ne sont bien sûr pas nouvelles. La marque de vêtements d'extérieur Patagonia aspire depuis 1973 déjà à éviter de causer tout dommage inutile à l'environnement. Pour ce faire, elle crée exclusivement des produits durables, fonctionnels, et surtout simples. D'autres marques entrent dans la même catégorie, par exemple Vaude (qui a reçu en 2015 le prix « Germany's Most Sustainable Brand »), Pyua, Jack Wolfskin... Chacune met au point ses propres mesures pour mettre sur le marché des produits respectueux du climat et de l'environnement.
Tout droit sorti de l'océan
« La seconde main devient une économie à part entière » - Philip Ghekiere
Dernièrement, une nouvelle tendance est apparue : fabriquer des produits à partir de matériaux recyclés tirés de l'océan. MBRC The Ocean (prononcé « Embrace The Ocean ») est une de ces nouvelles marques de mode qui vend des bracelets fabriqués en corde à 100 % en nylon recyclé. Comme le moment est venu de passer à l'action, elle donne près de 25 % de son chiffre d'affaires à la Plastic Soup Foundation, qui lutte contre le plastique.
BekaertDeslee a également collaboré avec Seaqual sur une initiative qui s'attèle activement au problème avec un matelas qui soutient le nettoyage des océans. « Nous fabriquons depuis dix ans déjà du polyester recyclable et du textile, mais personne ne s'y intéressait vraiment, » explique Philip Ghekiere, marketing and design director chez BekaertDeslee, qui s'occupe du textile du matelas. « Le fait que le matériau de ce matelas vienne des océans touche manifestement une corde sensible chez beaucoup de monde. » Surtout auprès de la Génération Y. « Cela entre parfaitement dans le cadre des questions sur le climat, qui sont brûlantes d'actualité. Les générations suivantes veulent clairement s'engager en faveur du maintien de nos océans. »
Philip Ghekiere (BekaertDeslee) : « Les générations suivantes veulent clairement s'engager en faveur du maintien de nos océans. »
Participer à la réflexion de manière proactive
Leen Van der Mijnsbrugge (Gents) : « La demande de campagnes pour des produits durables a bien augmenté au cours des trois dernières années. »
L'agence de communication Gents a signé pour la campagne pour ce textile, portant le slogan « Do Good. Sleep well ». Dans le spot, des images et des animations sont combinées, pendant que la voix d'une petite fille raconte qu'elle rêve d'une vie sous l'eau. « La demande de campagnes pour des produits durables a bien augmenté au cours des trois dernières années, » affirme Leen Van der Mijnsbrugge, CEO et cofondatrice de Gents. « Ces derniers temps, nous recevons en outre de plus en plus de demandes sur des thèmes durables de manière générale. Concrètement, il s'agit de questions telles que : “comment pouvons nous nous concentrer sur l'utilisation d'ingrédients locaux ?”, “comment pouvons-nous réduire nos déchets dans nos installations, tout en éduquant nos clients de façon à ce qu'ils en fassent de même ?”, ou “comment construire des plates-formes durables pour aider les gens en interne et en externe à se connecter à la marque et à la vision qu'elle renferme ?”. En tant qu'agence, nous trouvons nous aussi cet aspect très important dans notre présentation à nos clients. Dans les pitches, nous parlons de plus en plus souvent de solutions “durables”. Tant au niveau du produit que de la communication. En tant qu'agence, nous ne pouvons pas nous cacher derrière le rôle important que jouent les marques dans le domaine de la durabilité. Il nous appartient également, en tant que partenaire de communication, de participer à la réflexion de manière proactive. »
« Il appartient également aux agences de participer à la réflexion de manière proactive » - Leen Van der Mijnsbrugge
Bonne volonté infinie ?
Dans le spot de Gents pour BekaertDeslee, des images et des animations sont combinées, pendant que la voix d'une petite fille raconte qu'elle rêve d'une vie sous l'eau.
D'après Philip Ghekiere, la seconde main devient une économie à part entière. Ainsi, BekaertDeslee travaille également pour de grands acteurs tels qu'Ikea. « Veiller à ce que tout puisse être réutilisé est vraiment une question qui intéresse. On observe également une tendance au volontarisme chez les grandes entreprises qui prévoient de réaliser un objectif avant une date fixée. Les exemples sont légion. Adidas veut uniquement utiliser des matériaux recyclés dans ses chaussures de sport d'ici 2024, et Volvo a un objectif similaire avec ses voitures électriques. Aujourd'hui, la plupart des entreprises ont une sorte de responsabilité d'entreprise, ou se penchent sur la question. Le développement de produits écologiques s'intègre dans cet ensemble. »
Nous voulons nous engager clairement en faveur de l'environnement, et en tant que consommateurs, nous sommes prêts à payer un peu plus. « Mais deux conditions en dépendent, » souligne Philip Ghekiere. « Le confort et l'aspect doivent être aussi bons que pour un produit standard, et la tolérance sur la différence de prix a une certaine limite. Notre bonne volonté n'est pas sans fin. »
Toerisme Vlaanderen
Griet Geudens (Toerisme Vlaanderen) : « Les problèmes qu'implique le tourisme émergent de plus en plus. »
Dans le secteur touristique également, le sentiment de responsabilité d'entreprise croît et s'applique à des produits durables. La force motrice derrière cette idée :Toerisme Vlaanderen et ses nombreux partenaires. Cet organisme public mise d'un côté sur les enquêtes et les connaissances, et d'un autre sur le rassemblement de partenaires afin de pouvoir partager les connaissances et l'expérience. « Souvent, on veut agir, mais on ne sait pas comment, » explique Griet Geudens, coordinatrice qualité et durabilité pour Toerisme Vlaanderen. « Pour inspirer, nous devons expérimenter. » Mme Geudens parle d'ailleurs d'une évolution importante. « Le tourisme transforme. Les problèmes qu'implique le tourisme émergent de plus en plus. Ainsi, dans beaucoup de villes et domaines naturels, on peut voir l'impact d'une grande quantité de touristes. » En effet, outre les émissions, le nombre croissant de visiteurs implique également une hausse de la consommation, un éventuel gaspillage de la nourriture, et une pollution grandissante par des déchets (sauvages). « Mais les conséquences se ressentent également sur les plans social, culturel et économique. Ainsi, nous optons aujourd'hui sciemment pour le tourisme soft, et tenons de plus en plus compte de ce que veulent les habitants locaux. Si à la longue, la situation devient invivable pour les riverains, nous mettons un terme au tourisme. »
« Les choses commencent à bouger » - Griet Geudens
En dehors du développement de produits respectueux de l'environnement, Toerisme Vlaanderen analyse également les émissions de CO2 des bâtiments touristiques tels que les hôtels. « Nous œuvrons en collaboration avec des partenaires tels que Agentschap Ondernemen en Innoveren pour verser des subsides à des entreprises. » D'après Mme Geudens, cette coopération est indispensable : « Nous devons sensibiliser les entrepreneurs touristiques au fait que nous devons travailler main dans la main. La demande est plus importante depuis quelques mois. De fait, la Ville de Bruges a récemment pris contact avec nous car elle souhaite que ses logements empruntent cette voie. Les choses commencent donc à bouger, notamment grâce aux manifestations pour le climat et au fait que les médias en parlent. Cela rend le processus un peu plus facile. »