Le 10 octobre, Journée mondiale de la santé mentale : lever le voile sur un sujet encore tabou.
Nous avons tous déjà vécu ce moment où l’on croise quelqu’un et, machinalement, on demande : « Ça va ? ». Et sans y penser, la réponse habituelle fuse : « Oui, très bien », souvent sans grande réflexion, tant ce dialogue est devenu une formalité sociale.
Pourtant, derrière ces échanges courants se cachent parfois des histoires plus complexes, celles que l’on n’ose pas toujours partager. À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, célébrée chaque 10 octobre, le sujet prend une place cruciale dans l’espace public, en particulier sur les réseaux sociaux. Vous avez sûrement vu de nombreux posts, allant de conseils de routines plus saines à des messages de prévention sur les signes avant-coureurs ; ce jour-là, plus que jamais, il s’agit de briser le silence et de parler des réalités souvent difficiles, comme l’anxiété, la dépression, et d’autres troubles psychologiques.
"Je vais bien merci" est un court métrage d'animation, réalisé par Dario van Vree, créé pour l’occasion afin de marquer les esprits, et qui aborde la santé mentale avec une certaine légèreté, tout en restant profondément touchant. Maya est une jeune femme hyperactive, qui jongle entre sa carrière, ses responsabilités et son quotidien trépidant. Mais après une crise d'angoisse, elle se voit contrainte de ralentir. Cela ne vous rappelle rien ? Ce récit, porté par un humour doux-amer, illustre avec justesse cette pression constante que nous ressentons, souvent sans nous en rendre compte.
Les marques cosmétiques ont, elles aussi, haussé la voix ; souvent accusées de véhiculer des idéaux de beauté inaccessibles, elles ont également saisi l’occasion pour sensibiliser le public à la santé mentale. Dove, avec sa campagne « Le véritable coût des idéaux de beauté », met en lumière l’impact psychologique de ces standards irréalistes. De son côté, Maybelline, via sa campagne « Brave Together », s’associe à la Journée mondiale de la santé mentale pour promouvoir des ressources et un soutien à ceux qui souffrent d'anxiété et de dépression. Le but est clair : montrer que même dans des industries focalisées sur l’apparence, il est crucial de ne pas négliger ce qui se passe à l’intérieur.
Du coté d'Alpine ; F1 et JAAQ on voulut sensibiliser via le sport de haut niveau. Dans un domaine où l'on n'attendait pas nécessairement un discours sur la santé mentale, l’écurie de Formule 1 Alpine a surpris en prenant part à la discussion. Cette année, Alpine s’est associée à la plateforme JAAQ, spécialisée dans la santé mentale, pour une collaboration unique. L’équipe de F1 a laissé JAAQ gérer ses réseaux sociaux pendant une journée entière, pour sensibiliser leur large audience aux troubles psychologiques. Les pilotes, dont Pierre Gasly, Esteban Ocon et Abbi Pulling, ont pris la parole pour évoquer la pression extrême à laquelle ils sont confrontés, que ce soit sur les circuits ou en dehors. Pierre Gasly s’est confié : « Le sport m’a permis de mûrir plus vite, mais cela m’a aussi obligé à aborder des questions de santé mentale beaucoup plus tôt que prévu. C’est un travail constant, mais je suis chanceux d’avoir toujours été bien entouré. »
Les influenceurs montent au créneau sur les réseaux sociaux ; nombreux d’entre eux ont profité de cette journée pour partager leurs propres expériences, souvent marquées par la vulnérabilité. Gaëlle Garcia Diaz, Disruptive Beauty (alias Anna, qui parle de son alopécie), et des figures comme Sophie Fontanel ou Douze février ont toutes choisi de s’exprimer, notamment sur la question de l’image de soi. Elles transmettent un message de body positivity, rappelant que le bien-être mental passe aussi par l’acceptation de soi, au-delà des critères de beauté idéalisés. À travers des témoignages authentiques, ces voix rappellent l’importance de s’entourer, de parler, et de prêter attention à ses proches. Et dans cette société où l’image parfaite est omniprésente, elles nous encouragent à prendre du recul et à se rappeler que ce qui compte, c’est aussi ce que l’on ne voit pas.
Cette journée a vu défiler une multitude d’initiatives, allant des courts métrages aux campagnes publicitaires, en passant par des partages sur les réseaux sociaux. Toutes avaient un seul objectif : briser le tabou qui entoure encore trop souvent la santé mentale. Il est essentiel de se souvenir qu’il ne s’agit pas d’un simple phénomène de mode, mais bien d’une cause qui mérite notre attention constante. Alors la prochaine fois que vous demandez « Ça va ? », prenez le temps d’écouter vraiment la réponse !
- Eloïse Fallon, étudiante à l'IHECS.
Sources :
Image : Dall-E
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