François Pellissier (TF1) "La force de nos supports? Les meilleurs contenus!"

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L’arrivée de la chaîne TMC sur le marché publicitaire belge n'est pas sans intérêt. Chez PUB, nous nous sommes entretenus avec François Pellissier, président exécutif de TF1 Pub, Directeur des Sports du Groupe TF1 et Président de TF1 Entertainment, ainsi qu'avec Denis Masquelier, directeur Général d'IP. Une occasion de bavarder sur l'avenir de la TV. Quel modèle pour 2021 et d’après ?

François Pellissier : "En 2021, déjà, j’espère qu’on aura un rebond par rapport à 2020 d’un point de vue business. Après, on voit une évolution des usages qui s’intensifie. Aujourd’hui, notre vision, c’est de ne plus faire de différence dans la manière de consommer du contenu. On le consomme devant son poste de TV, dans son salon, en famille, comme on peut les consommer en live ou replay sur sa tablette, un smartphone, chez soi, ailleurs etc. Ce qui compte avant tout, c'est le contenu. C’est un peu la même démarche côté publicitaire.  Cette manière de consommer les contenus est vraie aussi pour la pub. Notre vision est partagée avec le groupe RTL, on s’inscrit dans cette évolution d’un marché vidéo au sens large, dans lequel la TV a énormément d’atouts. Dans ce marché vidéo, l’ensemble des acteurs du digital ont des avantages mais aussi beaucoup d’inconvénients, et je crois que le fait d’avoir des contenus premiums, de qualité, une info forte et sérieuse dans son approche journalistique, permet d’apporter aux marques et aux annonceurs, des écrins de communication absolument formidables. Aujourd’hui, c’est ça la force de notre support, c’est qu’on a les meilleurs contenus avec une évolution en termes de consommation qui nous permet de toucher l’ensemble des cibles. Et on l’a vu en France, où depuis début avril 2020, on a changé notre manière de mesurer l’audience de la télévision, car jusqu’à présent on ne comptait pas l’audience hors domicile. Évidemment, c’est un peu paradoxal de lancer ça au moment où tout le monde est chez soi..."

Et notre interlocuteur d'ajouter: "Depuis le confinement, on a pu voir une audience extrêmement forte chez les jeunes notamment, là où on pensait que la TV n’existait plus, et c’est faux. Koh-Lanta en est un exemple assez flagrant. Moi je suis un fervent défenseur de la télévision, arrêtons de considérer que la TV c’est uniquement le vieux poste de télé dans son salon, mais appréhendons la télévision à travers ses contenus et je crois que de ce côté-là, on a beaucoup de valeurs à défendre et les annonceurs en sont conscients, la TV c’est une vraie valeur refuge, et ce de plus en plus."

Denis Masquelier surenchérit pour sa part. "Il a d’ailleurs suffi de constater les évolutions d’audience de la télé chez toutes les cibles même celles considérées comme perdues pour la télé. Le mode de consommation, le tuyau, va devenir très anecdotique. C’est effectivement le contenu qui va être important. Le nombre de contact aussi l'est. Aujourd’hui la consommation des contenus que nous représentons dans l’ensemble de nos chaînes,  c’est 23millions de contacts par semaine en 2020. Ce sont des progressions de l’ordre de plus de 50% par rapport à 2019. On sent bien, donc, qu’il y a une consommation qui peut s’élargir et se compléter sur d’autres plateformes, en catch up, à la demande... que sais-je et on doit accompagner tout ça bien entendu. C’est ça notre défi de demain, c’est de pouvoir garder le modèle de monétisation. Ca passe par des défis technologiques importants, il faut observer tout ça et mettre de nouvelles choses en place et ce n’est pas simple."

Chacun va devoir s'atteler à mesurer toutes les audiences additionnelles, à les combiner, les dupliquer et les convertir en audiences nettes. Ce qui fait dire à Denis Masquelier: "Donc il y a un vrai défi de la mesure je pense. Tous les rapports à la distribution aussi sont dans une forme d’évolution dans cet environnement qui change beaucoup, les frontières ont tendance à se déplacer. Quand je vois Boutin, le patron de Proximus qui annonce que dans 10 ans, ils seront aux Gafas locales, on voit bien que les ambitions des groupes sont à l’ordre du jour."

Et de conclure : "Je pense qu’on va aussi s’embarquer dans davantage d’alliances, on sent bien que les défis deviennent importants. Les pays hors US établissent une concurrence qui n’était pas là il y a 10 ans et donc je crois qu’on voit pas mal d’alliances de grands groupes. Il y a des mouvements entre régies, entre productions cinématographiques, des concentrations d’offre pour simplifier l’accès au marché, pour être plus costauds ensemble et pour certainement résister à certains grands pays hors US qui s’occupent assez peu des écosystèmes locaux et qui ne produisent rien du tout en somme. Je pense, à voir l’évolution, qu’on passera peut-être par des alliances, pour que l’union fasse la force. Ce sont des évolutions attendues pour le monde de la TV, du monde de la vidéo au sens large même, de demain." 

Retrouvez plus d'infos sur l'arrivée de TMC sur le marché publicitaire en Belgique dans le prochain numéro du magazine PUB !

Photos : 
Denis Masquelier par ®Laetizia Bazzoni
François Pellissier par ®Christophe Chevalin