Happiness Agency of the Year « Tout est question de confiance »

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L'agence de l'année ? Happiness Brussels. Le jury des Creative Belgium Awards l'a affirmé lui-même. Même si des chiffres objectifs entrent également en ligne de compte : des points sont cumulés pour chaque campagne se retrouvant sur la shortlist ou gagnant un prix. Happiness Brussels l'a emporté sur Mortierbrigade et TBWA\Belgium. PUB s'est entretenu avec Karen Corrigan, Geoffrey Hantson et Kris Hoet, les gérants de l'agence récompensée. - Wim De Mont
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Quelques jours après la remise du prix Agency of the Year à Knokke, nous sommes reçus dans les bureaux de Happiness Brussels. Dans la cantine se trouvent encore quelques bouteilles de champagne, de quoi trinquer encore une fois. « Ici, les gens étaient vraiment contents, au cas où cela ne se serait pas remarqué à Knokke, » lance Geoffrey Hantson. Avec Karen Corrigan, dont les vêtements à carreaux trahissent l'origine écossaise, et Kris Hoet, il a renouvelé l'agence avec succès voici quatre ans. Karen Corrigan agit en tant que CEO et stratège, Geofrrey Hantson comme chief creative officer et Kris Hoet comme chief innovation officer.

Karen Corrigan : « Nous continuons de croire que la créativité fait bel et bien la différence. »

Devenir l'agence de l'année... Qu'est-ce que cela vous fait ? Un moment de gloire, ou bien plus encore ?
Geoffrey Hantson : « On aime toujours gagner un prix, mais il s'agit alors d'une célébration du passé. On boit un verre pour fêter ça, puis on passe à la chose suivante. Agency of the Year, c'est tout de même différent, d'après moi. Vous l'avez peut-être remarqué à l'ambiance à Knokke : c'est autre chose que gagner un prix. Parce qu'il est question de l'agence. Un simple prix se rapporte à une équipe particulière. Cette fois, tout le monde était concerné. On ne voit pas toujours l'agence qui travaille en arrière-plan, alors que nous savons qu'il est impossible de devenir une bonne agence avec des créatifs seulement. Le prix Agency of the Year permet de mettre cela en lumière. »
Karen Corrigan : « J'étais évidemment super heureuse. Pour commencer, je suis toujours de la partie lorsqu'il s'agit de gagner. Ensuite, je suis contente que nous soyons trois : nous collaborons avec succès depuis maintenant 4,5 ans, avec beaucoup de respect envers les tâches et les fonctions des uns et des autres, tout en faisant preuve d'esprit critique. Cela fonctionne comme sur des roulettes, nous gérons bien, c'est un peu comme un couple à trois (rires). Les gens le sentent. Comme nous ne devons pas nous occuper les uns des autres, nous pouvons tirer le meilleur de nos clients et de notre équipe. Cette récompense était méritée, elle correspond à mon propre sentiment. »
Kris Hoet : « Les gérants ont toujours une vue d'ensemble et partent du principe que tout le monde voit les choses de la même façon, mais ce n'est pas le cas. En revanche, le groupe ressent bel et bien cette impression de “former un tout”  lorsqu'il reçoit un tel prix. Tout le monde dans l'expectative dans la salle, puis l'explosion... J'aime beaucoup. Les gens partagent la sensation de participer à quelque chose de spécial. »

Geoffrey Hantson : « Il est impossible de devenir une bonne agence avec des créatifs seulement. »
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Comment avez-vous fait la différence l'an dernier par rapport aux agences qui ont obtenu les places 2 à 10 ?
Karen Corrigan : « Si le travail est excellent, la montée est automatique. À l'étranger aussi, nous avons marqué des points avec Behind the Numbers et BlindMeters. Et la remise des prix à Knokke s'est terminée avec BlindMeters, ce qui semblait tout à fait logique. »
Geoffrey Hantson : « Ce n'est pas une unique campagne qui vous rapporte le titre d'Agency of the Year. Nous avons fini sur des shortlists et reçu des prix pour quatre clients et six campagnes, et BlindMeters a été la cerise sur le gâteau. »
Karen Corrigan : « Et ce titre n'est pas un objectif, il est un résultat. En travaillant bien ensemble, à la longue, on finit par terminer dans le clan des “Federer”. Pour moi, c'est cela le plus beau. »
Kris Hoet : « Il est aussi important que cela motive les gens à s'améliorer encore plus. Designers, comptables : tout le monde veut mettre la barre plus haute. »
Il semblerait donc que l'agence se porte bien. Comment voulez-vous continuer à évoluer ?
Karen Corrigan : « On sent que l'ambiance est très bonne. Katrien Bottez qui nous a rejoints et a apporté sa pierre à l'édifice avec Geoffrey. Philippe Fass, qui est chez nous depuis longtemps et comprend bien la culture de Happiness. De nombreux jeunes aussi, ce que je trouve formidable... »
Kris Hoet : « Ici, certains talents sont chez nous depuis longtemps, mais des jeunes viennent également s'ajouter, et nous sommes aussi déjà établis au Vietnam depuis plus de dix ans. Et il y a aussi les gens de Bliss... »
Karen Corrigan : « Sans notre équipe au Vietnam, nous n'aurions jamais pu mettre sur pied BlindMeters. »

« If you grow in greatness, growth will follow… » – Geofrrey Hantson

Comment évolue le portefeuille de clients ?
Karen Corrigan : « Happiness existe depuis 14 ans déjà et nous n'avons jamais connu de régression. Nous n'avons jamais connu de bond en avant non plus, mais ce n'est pas notre objectif. Il faut gagner le respect des clients, nous ne faisons pas de “cold calls”, nous consolidons. Et d'une façon ou d'une autre, cela se déroule bien. De nombreux clients ne partent pas. Tout est question de confiance, nous sommes une agence locale, les clients ne sont donc pas chez nous par obligation. »

« On sent que l'ambiance est très bonne. » – Karen Corrigan

Happiness a une filiale au Vietnam et est « an FCB alliance ». Comment cela fonctionne-t-il, dans la pratique ?
Karen Corrigan : « Happiness Saigon est dirigé par quelqu'un qui a travaillé ici pendant cinq ans. Ils ont aussi été nommés deux fois Agency of the Year là-bas ! La gestion créative se fait par Geoff, je me charge de la gestion générale. Bliss est dirigé par Kris. De nouveau, tout cela a un sens : stratégie, création et innovation. Ces éléments se retrouvent partout, même là-bas. »
Kris Hoet : « Nous travaillons pour FCB Nivea/Beiersdorf en Belgique et au Vietnam, et pour Bosch dans six pays. Sur le plan de l'interaction, il n'y a pas grand-chose d'autre. Geoffrey fait partie de leur global creative council. Pour moi, c'est une autre histoire, parce que je suis investi d'une fonction spécifique chez FCB (EVP global head of innovation, n.d.l.r.) .»
Karen Corrigan : « Nous avons rarement eu de situations aussi clairement gagnant-gagnant. C'est FCB qui a suggéré notre structure actuelle. Ici, j'étais la seule actionnaire. Nous avons ensuite imaginé une structure avec Geoffrey et Kris comme actionnaires, et FCB aussi. Geoffrey représente pour eux une incroyable valeur ajoutée, et nous trouvons chez eux aussi de l'intérêt, car Geoffrey peut tester des idées au sein du global creative council. BlindMeters n'était pas le BlindMeters que nous connaissons aujourd'hui. »
Geoffrey Hantson : « On peut évaluer les idées. Si on comprend vos idées ailleurs, cela signifie qu'elles peuvent aussi fonctionner ici. »

Kris Hoet : « Les gens partagent la sensation d'être en train de participer à quelque chose de spécial. »

Existe-t-il des projets concrets pour l'avenir de Happiness ?
Kris Hoet : « Il y a bien quelques idées pour exploiter encore mieux la puissance de la créativité, mais il est encore un peu tôt pour vous en dire plus. » (Rires)
Geoffrey Hantson : « Je voulais justement dire qu'il ne fallait pas tout raconter ! » (Rires)
Kris Hoet : « La créativité deviendra encore plus importante, et les possibilités dans ce domaine de plus en plus vastes. La combinaison des ressources est importante pour ce que nous faisons. Tout est question de connexions créatives. »
Karen Corrigan : « Je suis quelqu'un d'agité. Je veux moi aussi tenir les rênes d'un secteur en pleine mutation. Voici 14 ans, nous figurions parmi les premiers à incorporer les technologies à nos récits. Nous continuons de la faire, car la technologie évolue et nous devons évoluer avec elle. Il y a quelques années, nous nous sommes positionnés comme “creative connectivity agency”. La publicité n'est plus à l'ordre du jour, on parle maintenant de connexions, qui doivent se faire de façon créative, bien entendu. En effet, nous continuons de croire que la créativité fait bel et bien la différence. Et maintenant se pose la question : “what’s next?” Nous sommes en pleine période d'incubation. Nous sommes déjà assez loin dans la réflexion et savons ce que nous allons faire. Nous voulons tous les trois être les tout premiers à répondre à la question “what's next?”. »
Geoffrey Hantson : « Tout le monde veut toujours parler de croissance, nous parlons de “greatness”. Comment avons-nous évolué dans le cadre de la “greatness”? If you grow in greatness, growth will follow… »