Happy 60th Birthday CAD !

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Cette année, alors que PUB fête ses 45 ans, le CAD fête ses 60 ans ! En septembre 2021, l'école célèbrera donc plus d’un demi-siècle, avec Isabelle de Borchgrave et Edouard Vermeulen entre autres... Eric Maquet, Directeur du College of Art & Design, nous fait la retrospective d'une institution qui existe depuis 1961.

Eric Maquet ©Triptyque

Eric Maquet ©Triptyque

Le CAD, 60 ans après, qu’est-ce que vous avez changé, qu’est-ce que vous avez gardé ?

"Le CAD c’est une école qui avait de très bons fondamentaux depuis son origine. Dans ce qui a changé, c’est le fait d’avoir renforcé l’esprit d’enseignement anglo-saxon, l’apprentissage par la pratique donc, on a augmenté le niveau, la sélection à l’entrée, les exigences de jury de chaque année, … Il y a évidemment un développement énorme des stages. Sur cinq ans, finalement les étudiants font plus d’un an de stages répartis en plusieurs périodes. Il y a 20 ans, on était les premiers à lancer des cours en section web. Aujourd’hui on développe beaucoup le UX, le UI, le motion design, la section 3D… Donc nous avons des programmes de trois ou cinq ans, mais il est possible aussi pour les étudiants de faire une spécialisation d’un an en image 3D et/ou une spécialisation en motion design, en plus. Le grand avantage d’être une école privée c’est que je suis tout le temps à l’écoute des professeurs, qui sont des professionnels en agence, et j’observe comment les choses bougent. Ce qui nous permet de nous adapter et de répondre à la demande. On essaie de former des couteaux-suisses.

On a fait une enquête et 98% des diplômés du CAD trouvent du travail en moins de 4 mois après leur diplôme. En fait, mon principal but est de former des jeunes qui seront recherchés par des agences de communication et les futurs employeurs en général, l’école est désormais connue et le bouche à oreilles fonctionne bien."

Comment le CAD a-t-il réussi à conserver sa réputation pendant 60 ans ? Quel est le secret ?

"Le secret c’est de s’améliorer, d’être en contact avec les professeurs, de débriefer un à un, d’échanger sur les cours, leur contenu, leur organisation, rencontrer des gens, voir des choses, … On reste à la pointe car nous sommes très exigeants et nous avons un encadrement fabuleux, il y a quand même une cinquantaine de profs, environ 150 étudiants. Il y a un tas d’écoles qui fonctionnent avec un maître et ses assistants opérant par exemple dans différentes sections. Moi je suis opposé à ça, je crois qu’il faut des strates horizontales. C’est-à-dire, si on prend des créatifs en première année, il faut d’autres intervenants en deuxième année et ainsi de suite. Je veux qu’ils rencontrent un maximum de gens et je pense que ce sont ces échanges-là qui les enrichit. Ils se forment au contact d’autres professionnels que je leur permets de rencontrer dans le cadre des différents exercices pratiques."

Que comptez-vous faire pour marquer le coup cette année festive ?

"Nous préparons une grosse fête en septembre, car c’est là que nous aurons 60 ans. Nous allons aussi mettre en évidence quelques anciens, notamment Isabelle de Borchgrave qui était la première étudiante du CAD, ou encore un jeune qui est sorti il y a quelques années et qui a créé son agence à Singapour, un autre qui est architecte à Rio, un autre encore qui s’est spécialisé dans l’hôtellerie, a des bureaux au Caire et à Dubai et en monte un nouveau à Nairobi.

Nous mettrons à l’honneur Edouard Vermeulen (NATAN) qui parraine notre nouvelle section Fashion & Textile Design, et Jean-Paul Knott, l’un de nos meilleurs fashion designer belge, qui m’ont tous deux aidé à élaborer cette magnifique orientation.

Enfin, cerise sur le gâteau, nos étudiants vont rendre un hommage au mois d’Octobre à Mosaert, l’agence de création de Stromae qui est un véritable artiste, un créatif global, très emblématique de la jeune génération et dont le parcours est estimé de tous. Nos étudiants vont travailler de manière transversale sur sa démarche créative pendant une semaine en coordination avec son équipe avec un résultat qui sera, j’espère décoiffant..."

Comment comptez-vous entamer les 60 prochaines années ?

"On va rester fidèle à nous-mêmes. Nous avons créé cette section fashion l’année passée, qui va sans doute rapidement évoluer, on crée aussi cette nouvelle spécialisation en motion design, elle est déjà en cours, mais nous planchons sur la création d’un autre format. C’est déjà pas mal, nous avons changé les cours de stratégie publicitaire, augmenté les cours de vidéo, tout le UX a bien été développé aussi. S’adapter et répondre aux besoins du marché, je pense que c’est le secret pour rester dans le coup depuis si longtemps.

Nous comptons également développer l’admission directe à nos programmes Master/postgraduate dans les deux ans à venir. De nombreux jeunes et parfois moins jeunes souhaitent intégrer une école de design après un premier parcours scolaire ou en entreprise, ils ont besoin de cursus dédiés, leur permettant de poursuivre en même temps une activité professionnelle."

Et l’enseignement post-Covid et ses enjeux ?

"Les cours informatiques étaient donnés à distance, mais il y a un truc fantastique c’est que les cours à distance ont obligé les étudiants à mieux structurer ce qu’ils allaient présenter aux professeurs. Ils ont été obligés d’être beaucoup plus concis, et précis et ça a marché ! Donc quand ils sont revenus aux cours, on s’était dit que ça devait continuer. Il y a des grands écrans dans tous les locaux, donc ils projettent pour chaque projet, l’état de leur avancement devant toute la classe. Après cette présentation, on retrouve l’avantage d’être de nouveau en présentiel, avec un professeur qui peut intervenir et commenter directement. Pour nous, c’est une découverte qui a amélioré notre enseignement. On leur a dit, à l’annonce du confinement, vu qu’ils n’avaient plus aucune distraction, on attendait un jury encore meilleur que les années précédentes. Et ça a marché, ils ont été meilleurs (rires)."