{Interview} Havas met les femmes à l'honneur dans la tech !

Communication / News

L'agence Havas a contacté PUB il y a quelques mois pour nous parler de son département tech. Sa particularité ? Que des femmes !

Who run the (data) world ? Daphne Limberopoulos - Data Ops Lead, Paméla Ngoma Kambu - Data/Business Analyst et Soumeya Ghilani - Head Of Data Management !

Daphne : Je suis chez Havas depuis 5 ans, j’ai commencé dans le département publishing qui s’occupait, à l’époque, des achats digitaux en direct et en print. J'ai eu besoin d'apprendre de nouvelles choses et donc, toujours au sein d’Havas, j’ai pu intégrer le département tech.

Paméla : J’ai commencé dans les relations publiques et communication, j’ai un master en gestion de projet à finalité marketing international. J’ai fait ce master pour acquérir des compétences en leadership mais aussi pour pouvoir travailler dans des entreprises internationales. Par la suite, je me suis rendue compte qu’il me manquait des compétences techniques c’est pour cette raison que j’ai fait un programme en IT et Project Management afin d’acquérir ces compétences techniques qui sont demandées sur le secteur de l’emploi. De fil en aiguille j’ai évolué dans le marketing à l’étranger et aussi en Belgique, lorsque j’ai voulu aller un peu plus loin niveau technologie, j’ai fait des formations en Business Analyst et j’ai eu la chance d’intégrer Havas et depuis je n’ai pas cessé d’apprendre et d’évoluer.

Soumeya : J’ai commencé dans le marketing et plus précisément dans le neuromarketing, ensuite je me suis orientée vers la finance comportementale et très rapidement je me suis dirigée vers une formation en Data Science et j’ai intégré Havas où j’ai pu travailler avec Julien Foucart sur l’outil qu’il a développé. Le projet était hyper enthousiasmant et lorsqu’il est passé à Havas International, on m’a proposé le poste de Head of Data, que j'ai accepté évidemment.

PUB : Comment avez-vous vécu votre parcours dans la tech, en tant que femme ?

Paméla : Je ne pense pas qu’on puisse parler du parcours seulement en tant que femme. Il y a beaucoup d’embuches à l’emploi selon le sexe, mais si je dois me positionner je pense que j’ai été très privilégiée. Dans mon parcours professionnel, j’ai voulu évoluer dans la tech parce que c’est un domaine qui n’a pas toujours été accessible aux femmes. En fait, ce sont aussi les femmes qui se sont positionnées dans le sens où beaucoup sont mères et ont des contraintes socio-écologiques ou culturelles et qui ne permettent pas d’accéder à ces études et c’est là où je reviens sur le fait que je suis très privilégiée parce que j’ai toujours eu une famille qui m’a poussé à faire ce que j’avais envie de faire en termes d’étude et je retrouve ça au sein d’Havas.

Daphne : Nous sommes conscientes que c’est un milieu catégorisé et donc on doit créer notre place en tant que femme dans ce domaine mais on en est tout aussi compétentes. Exactement comme Paméla, dans ma famille on m’a toujours poussé aussi à faire le métier que je voulais. De ce côté-là, j’ai eu de la chance aussi.

Soumeya : Je suis une féministe engagée, je ne le prends pas comme une problématique mais comme une thématique qui me tient particulièrement à cœur. Je ne peux pas faire semblant, comme si le fait d’être une femme dans la tech était quelque chose de tout à fait naturel et qu’on ne rencontre pas d’embuche, mais mon parcours scolaire n’a pas été particulièrement connoté par rapport au fait que je sois une femme.

PUB : Vous sentez-vous légitimes par rapport aux clients ? Est-ce que vous avez déjà rencontré des clients plutôt difficiles sur le fait que vous soyez des femmes ?

Soumeya : Moi les clients avec lesquels j’interagis sont vraiment respectueux, ils ne vont pas hésiter à demander mon avis. La plupart d'entre eux sont des clients que j’ai rencontré avec Julien, qui a toujours mis en avant la personne qui travaille à ses côtés, donc franchement tout se passe bien.

Daphne : Puis les clients d’Havas ont pu voir le travail fourni et ont confiance en nous et nos compétences.

Soumeya : Et pas que les clients, il y aussi nos managers. Par exemple, Mathias va aisément dire dans une réunion « je parle sous la responsabilité de Soumeya » et à la fin il me demande si j’ai quelque chose à ajouter, si ce qu’il a dit est correct et me laisse prendre la parole s’il le faut. On sent qu’on est valorisées dans notre travail, qu’on est respectées.

PUB : Est-ce que l’agence Havas était votre premier choix pour votre carrière ?

Daphne : C’était mon premier job, je commençais ma vie active donc je suis bien contente d’être arrivée chez Havas parce que l’ambiance est vraiment top, les gens sont bienveillants. Ça fait 5 ans maintenant que je suis ici et je suis toujours aussi ravie de travailler pour l’entreprise. Je ne regrette pas mon choix en tout cas.

Paméla : Travailler dans le département tech au sein d’Havas, était vraiment un choix. J’ai eu d’autres propositions ailleurs, dans le marketing, que j'ai refusé parce que je voulais que ma carrière prenne ce tournant, dans la tech. Et le fait de travailler avec des femmes était aussi un plus, malgré les stéréotypes on a pu justement passer au-delà de toutes ces barrières.

Soumeya : J’ai connu Havas lors d’une présentation. Encore là, c’est Julien Foucart qui présentait Havas. À la fin, tout le monde voulait travailler chez Havas (rires). Lorsque Julien m'a demandé si j’étais intéressée par le poste, j’avais d’autres offres sur le feu, mais sa présentation montrait qu'a Havas était un environnement inclusif et c'est ce qui m'a séduit. Pour l'anecdote, chaque année je prends systématiquement congé pour la Journée de la femme et tous les 8 mars, on reçoit un message du CEO d'Havas pour rappeler leur positionnement. Ce sont des petits gestes comme ceux-là et les libertés qu’on a qui font que même si Havas n’est pas un premier choix, il le devient rapidement.

PUB : « 4 Français sur 10 pensent que les femmes sont moins douées pour les métiers de la tech » que pouvez-vous en dire ?

Daphne : Les femmes sont discriminées dans ce milieu et c’est un environnement très catégorisé. Chez Havas, la mentalité est complètement différente et les supérieurs le prouvent maintenant puisque nous sommes trois femmes devant vous. Moi j’ai eu un retour de notre CEO qui disait que depuis que j’ai repris en main le département, il n’y a jamais eu si peu d’appels ou de clients mécontents. Ils nous font confiance et c’est super. Donc le sondage a été étudié mais n'est pas fondé.

Paméla : C’est bien facile de dire, dans un sondage, que les femmes sont moins compétentes alors qu’on est beaucoup moins présentes. Ensuite par rapport au domaine de la technologie, les femmes peuvent se sentir un peu moins légitimes parce que, pour nous, le secteur de la tech n’est pas toujours le premier choix en termes de carrière, parfois c’est une réorientation comme je l’ai fait. De ce fait là, je me sens un peu moins légitime. Mais je pense que ce sont des compétences qui peuvent s’acquérir puis on a la possibilité d’avoir un encadrement en interne.

PUB : Pensez-vous qu’une sélection/discrimination se fait encore à l’embauche, dans le secteur de la tech ?

Paméla : Oui, on ne peut pas se mentir, la discrimination se fait dans différents secteurs, mais ce n’est pas seulement dans le secteur de la tech. Premièrement, les femmes ne choisissent pas toujours le secteur de la tech comme premier choix, du coup on peut se tourner vers des formations plus courtes et quand on se retrouve face à une concurrence d’hommes, qui ont fait ce parcours là depuis le début, oui il y a discrimination. Mais une fois de plus, il faut mettre les choses dans leurs contextes, on n’est pas moins qualifiées, on n’est pas moins capables que les hommes donc c’est aussi une question de changement de mentalité et le changement se fait depuis très longtemps chez Havas, avec plusieurs initiatives.

Soumeya : La discrimination dans le domaine de la tech, bien-sûr, il y en a encore. Il y a une discrimination à l’embauche pour les femmes dans tous les domaines. Effectivement, un peu plus dans la tech. Il suffit d’aller dans un magasin tech, avec une femme vendeuse, on va voir que tout le monde l’ignore pour aller chercher un homme. Donc oui cette discrimination elle est là, ce qui est intéressant c’est comment on fait aujourd’hui pour pallier cette discrimination. Ça va être avec des actions concrètes comme embaucher plus de femmes, mettre des femmes à des postes à responsabilité dans des domaines où elles manquent de visibilité et sont discriminées. Chez Havas, on casse justement toutes ces idées reçues.

PUB : Aujourd’hui, quelles sont vos ambitions au sein d’Havas ?

Soumeya : J’apprécie énormément ce côté féministe au sein d’Havas et c’est quelque chose que j’aimerais parcourir et ouvrir encore plus. Ce sont des projets qui sont inspirants et mon poste est quelque chose que j’aime énormément mais il y aussi tout l’aspect humain qui m’intéresse chez Havas et qui se développe de plus en plus.

Paméla : Je suis chez Havas depuis janvier de cette année donc mes ambitions sont de consolider mes acquis au sein de mon département, de pouvoir aider au développement de différents outils qu’on propose aux clients et par la suite on verra.

Daphne : C’était mon premier job donc j’ai appris sur le tas et on a la chance d'évoluer chaque jour. J’ai un projet en marche et Havas me donne l’opportunité de le mettre en place et ils sont à fond dernière nous. Ça nous permet de grandir et de gagner en estime de soi.

 

Sur la photo, de gauche à droite : Soumeya, Daphne et Paméla.