{Interview} Nathan Soret (Nonante Cinq) : l’impact des relations publiques dans un contexte en évolution

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À l'ère d’une digitalisation très présente, on se questionne sur l’importance des stratégies des relations publiques, pour les entreprises qui cherchent à se démarquer dans le monde médiatique actuel. C'est dans ce contexte que PUB a eu l’occasion d'échanger avec Nathan Soret, fondateur de l’agence Nonante Cinq. L’objectif de cet échange ? Y voir plus clair sur les tendances et les défis qui entourent le secteur de la communication d’aujourd’hui, nous permettant de mieux comprendre le rôle des relations publiques dans une société qui ne cesse d'évoluer…

Nathan Soret entre dans le monde des médias dès l'âge de 14 ans et se trace un parcours à travers différentes plateformes médiatiques, afin d'acquérir une expérience diversifiée. Il se retrouve finalement à la télévision où il est toujours présent, sur RTL. En 2017, il franchit un nouveau cap en choisissant de devenir indépendant. L’agence Nonante Cinq conçue en 2019, initialement comme une agence 360, se spécialise rapidement dans le domaine des relations publiques. Avec des clients allant de start-up aux grandes entreprises, elle peut envisager des possibilités que d’autres pourraient négliger. Grâce à leur compréhension des médias, leur équipe permet à ses clients d'améliorer leur visibilité et leur influence. Nathan Soret partage ainsi ses réflexions sur l'évolution de ce secteur et la manière dont son agence aborde les nouveaux défis.

Se réinventer

L'évolution des relations publiques s’est accélérée avec l’arrivée des nouvelles technologies, et cette tendance ne cesse d’augmenter. Nathan met l’accent sur l’une des principales innovations de ces dernières années, la mise en page renforcée des communiqués de presse ainsi que la diminution des événements physiques. La rapidité et l'efficacité deviennent donc des éléments essentiels pour captiver l’attention des médias. Au sein de Nonante Cinq il décide de faciliter au maximum le travail des journalistes : « Nous privilégions un style d'écriture journalistique et on veille à ce que les informations soient prêtes à l’emploi et facile à comprendre, » précise Nathan.

Toutefois, être présent dans les médias ne suffit plus. Aujourd'hui, il est nécessaire d'utiliser cette visibilité de manière stratégique. Nathan cite l’exemple de Fresheo, l’un des clients de Nonante Cinq, qui a connu un grand succès en partageant son interview télévisée sur Facebook pendant 3 ans. Les médias deviennent ainsi un moyen important d'accroître la réputation et la crédibilité des entreprises.

Les réseaux sociaux ont également modifié la manière de communiquer, mettant l’accent sur l'autopromotion. Nathan explique que l’avantage des relations publiques, c’est de faire passer le message à travers un média, offrant une fiabilité plus importante. Les deux approches sont donc complémentaires. Cependant, maintenant il est possible d'élargir ses horizons en utilisant les nouveaux moyens de communication et de ne pas se limiter aux journalistes. Nonante Cinq par exemple, collabore sur des podcasts avec Startup vie qui est une chaîne Youtube, offrant une valeur ajoutée par rapport aux articles classiques.

En parallèle, la digitalisation a facilité les interactions avec les journalistes, que ce soit par e-mail ou sur des plateformes professionnelles comme LinkedIn, renforçant ainsi les relations à long terme.

Une autre question se pose en 2024 quant à la pertinence des relations publiques traditionnelles. Le nombre de médias classique diminue progressivement, comme en témoigne la disparition de titres tel que Métro. Cette tendance concernant la diversité des médias, est considérée comme inévitable dans un contexte où les habitudes de consommation d'informations évoluent rapidement. « Plus que jamais, dans les années à venir, je recommande de cultiver les relations publiques. Les résultats obtenus peuvent être plus puissants et significatifs que des campagnes publicitaires coûteuses, » ajoute Nathan.

Éthique et transparence

Il est devenu évident que les agences doivent désormais inclure des valeurs solides, qu’elles touchent à la protection de l'environnement ou à la transparence vis-à-vis des clients. Leur rôle est essentiel, dans un secteur où la confiance et la crédibilité sont des éléments clés. « Les agences de relations publiques ont une responsabilité centrale en informant les journalistes de manière juste, abordant aussi bien les aspects positifs que négatifs, tout en les présentant sous leur meilleur jour, » souligne Nathan.

Nathan, met aussi en évidence l’importance de la transparence dans les stratégies de communication des entreprises : « Nous essayons de bien choisir notre clientèle en déclinant la collaboration avec quelques clients qui ne nous correspondent pas, » explique t-il. « En effet, dans une société dans laquelle l'authenticité est de plus en plus recherchée, la transparence est devenue indispensable. Elle permet des relations stables et bénéfiques avec les médias et le public. »

Concernant les engagements environnementaux, les entreprises cherchent de plus en plus à intégrer des initiatives écologiques dans leurs communications. Cette évolution est importante car les médias doivent également jouer un rôle positif en partageant des valeurs en accord avec le contexte actuel. Nathan, lui, aborde la question du greenwashing et refuse de communiquer sur des aspects environnementaux qu'il ne juge pas authentiques : « En tant qu’agence, nous avons une responsabilité, nous encourageons les clients à se poser des questions et à s'améliorer constamment. »

Enfin… La petite exclu du jour ! Afin de renforcer leur transparence, Nonante Cinq est sur le point de finaliser un projet : une press room réalisée sur mesure ! Cette plateforme développée en interne sera accessible tant aux journalistes qu'aux clients. Elle offrira une visibilité sur l’impact médiatique des campagnes menées, permettant une évaluation du retour sur investissement. L’agence témoigne ainsi d'une communication sincère en intégrant les dernières avancées technologiques…

 

Photo : Nathan Soret by (c)Maxime Lorand