Je ne suis décidément pas nationaliste

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Le 12 juin débutera la Coupe du Monde de football au Brésil. Si les esprits ne se sont pas encore échauffés dans les stades ou devant les écrans, tout est fait pour que la machine des supporters démarre au quart de tour. Volet communication, les Diables Rouges bénéficient d'une campagne sans failles. A ce niveau, c'est même coup double, puisque cela renforce le sentiment de belgitude qui fait face aux délires indépendantistes de certains. Sur le plan marketing par contre, on peut dire qu'on est en pleine overdose. C'est du jamais-vu. A côté des grands sponsors patentés, une kyrielle d'annonceurs de deuxième, troisième, voire dixième rang, ont senti la bonne affaire. Il est devenu très difficile aujourd'hui de ne pas retrouver dans son caddie un produit non estampillé noir-jaune-rouge. Charcuterie, bière, chocolat, soft drink, glaces, papier hygiénique... Tous sont de la partie! Et pour ceux qui n'ont pas le sésame Red Devils en poche, l'utilisation des couleurs nationales permet à tout fabriquant qui le souhaite de se mêler à la fête. C'est comme ça que nous assistons à une cacophonie commerciale périlleuse, qui plus est se retrouve renforcée par les médias. L'originalité n'est plus; place à la confusion et au mélange des genres. Si la pub reflète la société autant qu'elle la façonne, que pensez de ces annonceurs qui se sont engouffrés dans l'aventure avec un mimétisme peu réfléchi!? C'est à espérer que nos Diables ne boivent pas la tasse, faute de quoi le bouillon sera pour eux. Et puis ce type de raccourci, en l’occurrence ici tricolore et derrière lequel battent les tambours, n'est jamais très éloigné des nationalismes qui nous renvoient aux heures sombres de l'histoire et de l'actualité.
Warzée Philippe 14_05_2013ry3qS
Philippe Warzée
Rédacteur en chef adjoint
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