Trois producteurs de bière ont présenté mardi à Namur une campagne de lutte contre les déchets sauvages, dans l'espoir d'améliorer les comportements des consommateurs pour la propreté publique, mais aussi d'éviter l'instauration d'une consigne sur les canettes.
Gordon, Jupiler et Maes se sont alliés pour afficher cette semaine, dans plusieurs communes des trois régions du pays disposant de panneaux publicitaires déroulants, des visuels incitant leurs clients à jeter les canettes de bière à la poubelle.
Une telle campagne, soutenue par la cellule Wallonie Plus Propre et le ministre de l'Environnement Carlo Di Antonio, est une première en Wallonie. En Flandre, trois marques d'eaux et de boissons rafraîchissantes avaient déjà fait de même il y a quelques mois.
Les producteurs de boissons en canettes craignent que les trois Régions du pays ne leur imposent un système de consignes s'ils ne démontrent pas leur volonté et leur capacité de modifier les comportements des consommateurs peu scrupuleux qui jettent leurs canettes sur la voie publique ou dans la nature.
Les Régions ont convenu de laisser un peu de temps aux industriels pour s'organiser, avec le soutien des pouvoirs publics, mais des projets pilote de consignation de canettes verront bien le jour en 2018 dans dix communes de Wallonie, a confirmé M. Di Antonio qui, avec ses homologues flamand et bruxellois, continue de faire de la menace de la consigne un moyen de pression sur l'industrie alimentaire.
L'an dernier, Fost Plus - l'asbl qui se charge de l'obligation de reprise des déchets d'emballages ménagers - avait déjà répondu à cette menace en annonçant un investissement de 16 à 17 millions d'euros du monde de l'entreprise dans un plan d'actions contre les déchets sauvages, conclu avec les Régions.
Pour la Fevia (Fédération de l'industrie alimentaire), la campagne présentée ce mardi constitue un "signal fort" dans l'engagement des industriels. D'autres campagnes similaires sont déjà envisagées. Reste à voir si ce sera jugé suffisant par les gouvernements régionaux après évaluation de leurs projets pilotes sur la consigne.
(Source : Belga)