La Déclaration de Bruxelles : les médias tirent la sonnette d'alarme

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Le 30 septembre, la VRT, la  RTBF et CBC/Radio Canada ont signé la Déclaration de Bruxelles aux côtés de nombreux autres médias de service public et d'organisations internationales telles que la Fédération internationale des journalistes. En effet, les journalistes, les équipes techniques et les professionnels des médias deviennent une cible de plus en plus courante de violences et d'intimidations. Avec la Déclaration de Bruxelles, des médias et des organisations publiques veulent marquer leur position face à cette évolution néfaste et rappeler que "La liberté de la presse est un droit humain universel que nous devons protéger ensemble".

Les années 2020 et 2021 resteront dans les mémoires comme des années violentes pour la presse et les médias. Plus de 900 attaques contre des journalistes en Europe ont été enregistrées en 2020, selon une recherche de la European Centre for Press and Media Freedom soutenu par la Commission européenne. Plusieurs pays ont même été secoués par des meurtres de journalistes. Pour la RTBF et la VRT, il est apparu évident que le thème du rôle des médias publics dans les systèmes démocratiques devait servir de bannière à la conférence annuelle de Public Broadcasters International, un réseau de médias publics issus des quatre coins du monde, qu’ils organisent conjointement à Bruxelles ce 30 septembre.

Pour donner de la force à cette position, la Déclaration de Bruxelles sera le point d’orgue de la conférence. La VRT, la RTBF et CBC/Radio Canada qui sont à l’initiative de ce manifeste, lancent un appel aux entreprises de média du monde entier pour qu’elles se rallient à cette déclaration.

La Déclaration de Bruxelles s'inscrit dans la lignée de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Elle reconnaît la nécessité de la sécurité de la presse et de la liberté des médias comme piliers de la démocratie. Toutes les organisations qui signent la Déclaration de Bruxelles s'engagent à respecter cinq principes clés, à les promouvoir et à les mettre en œuvre dans leurs actions.

Les 5 principes sont les suivants :

  1. Améliorer la sécurité des journalistes, des équipes techniques et des professionnels des médias
  2. Défendre l’indépendance des médias de service public
  3. Entretenir un débat démocratique éclairé et courtois
  4. Soutenir un écosystème de l’information dynamique et la diversité des sources
  5. Promouvoir la diversité, l’équité et l’inclusion dans nos organisations comme dans les sociétés que nous servons    

Frederik Delaplace, PDG de la VRT : « La liberté de la presse est la pierre angulaire de toute démocratie active. Dans une société qui évolue rapidement, le besoin de disposer d’une information fiable et indépendante est essentiel. C’est pourquoi il est si effrayant de voir, ces dernières années, se multiplier les attaques verbales et physiques contre les journalistes. Cela sape le travail de rédactions des médias publics et privés. Nous ne pouvons laisser faire cela, nous devons agir pour la protection de notre presse. En que média public nous voulons prendre l’initiative d’un large débat sociétal autour d’une de nos valeurs fondamentales. C’est pourquoi la VRT signe, aujourd’hui, la Déclaration de Bruxelles et appelle les décideurs politiques ainsi que toutes les entreprises médias à agir. »

Jean-Paul Philippot, Administrateur général de la RTBF : « La question de la sécurité de nos journalistes et des équipes techniques dans l’exercice de leur travail illustre clairement le rôle qu’ils et elles jouent pour que nos sociétés soient des espaces d’autonomie et de choix. Les menacer de façon verbale ou pire, physique, revient automatiquement à mettre en péril la liberté de penser de chacun d’entre nous. Il est essentiel que les médias de service public puissent rester indépendants pour garantir une information pluraliste et assurer la plus grande diversité des points de vue. Les derniers événements doivent nous rappeler que disposer d’une information certifiée, vérifiée est au cœur de nos sociétés démocratiques, tout ce qui fragilise la presse les met en péril. »

Catherine Tait, présidente-directrice générale, CBC/Radio-Canada : « La montée de la violence en ligne ciblant les journalistes, en particulier les femmes et les journalistes racisés, est un enjeu urgent qui requiert notre attention immédiate. De concert avec nos collègues de la RTBF et de la VRT, nous présentons la Déclaration de Bruxelles et nous invitons nos pairs de l’information et nos alliés partout dans le monde à se joindre à nous. Le journalisme est essentiel à la démocratie, et les journalistes et les professionnels des médias doivent pouvoir faire leur travail sans avoir à composer avec ces tentatives inadmissibles de les réduire au silence. »