La famille Fauconnier-Snyers tire son plan

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Autour de Marc Fauconnier gravite une famille plutôt calée. Sa fille, Lina, travaille comme spécialiste du marketing de marque pour e-Luscious, une société néerlandaise de e-commerce dans le secteur du vin et du café. Le fils aîné, Max, travaille quant à lui chez TBWA en tant que directeur des services clients pour des gros bonnets tel que Telenet. Son épouse et mère des enfants, Anne Sneyers (que beaucoup d'entre vous connaissent déjà, comme nous le verrons plus loin dans cette interview) est chasseuse de têtes dans le secteur des médias et de la publicité avec Senses. Et puis il y a le plus jeune des Fauconnier, Julian, qui vient d'obtenir son diplôme et va à Miami pour un stage dans le marketing sportif, mais qui n'a pas pu être présent lors de cette interview.  - Evy Van Ruyskensvelde 

Marc, nous vous connaissons bien sûr en tant que fondateur de LG&F et Famous (maintenant FamousGrey). Que faites-vous aujourd'hui ? 

Marc Fauconnier: "Avec Stef Selfslagh, je dirige Fauconnier+Selfslagh, une agence de consultance pour les marques spécialisée en gestion de la réputation et positionnement de la valeur.  J'ai toujours aimé mon travail, mais je voulais être encore plus proche des clients et de leur stratégie et moins de la direction. Plus par petites touches et selon mon rythme de vie personnel."

En parlant de “Rythme de vie », c'est bien ce qu'Anne enseigne aux gens ?

Anne Sneyers: "J'ai dirigé Full Page, à l'époque l'une des plus grandes agences de publicité du pays, pendant de nombreuses années. Il y a 18 ans, j'ai décidé de prendre une autre voie. Je voulais coacher les gens, avoir mon propre agenda. Et l'énorme réseau que j'ai construit à l'époque m'a aidée à le faire, bien sûr. J'ai donc fondé Senses, une société de chasseurs de têtes dans le monde de la communication et des médias. Considérez-nous comme une maison de confiance : tout le monde peut venir ici et discuter de sa carrière. »

Marc: "Le secret le mieux gardé de l'industrie de la publicité..."

Lina Fauconnier: “Oui, vous pouvez supposer que tous les professionnels du secteur ont déjà rendu visite à Maman."  (rires

Max Fauconnier: "Mais c'est très informel, c'est ce qui est bien. Les recruteurs poussent souvent, mais je n'ai pas ce sentiment chez Senses. On y aprend à connaitre les gens. »

Marc, Anne, vous vous êtes connus par le travail ?

Marc : "Nous nous sommes rencontrés en 1991, dans le couloir de l'ancienne Young & Rubicam. Quelques semaines plus tard, aux Effie Awards, on a eu notre premier baiser. Le reste appartient à l'histoire."   

Quelles sont les qualités que vous admirez chez l'autre ? 

Anne : "Marc est très motivé et très peu calme, dans le bon sens du terme. Il est également très stratégique et sait bien expliquer les choses."

Marc : "De toutes les personnes que j'ai rencontrées, Anne est celle qui gère le mieux son réseau. Un réseau informel qu'elle connecte de manière très intuitive. J'ai fait des affaires dans un domaine qui existait déjà, elle a inventé son domaine en Belgique. Je trouve cela encore plus innovant que ce que j'ai fait." 

Max et Lina, comment se fait-il que vous alliez tous les deux dans la même direction ? 

Max : "Je pense que pour nous, c'était une combinaison de nature et d'éducation. On a grandi  dans un esprit de communication et on assume cette passion..."

Anne : "Oui, Max était très passionné dès l'enfance. Nous avions même l'habitude de faire le Max-test à Full Page. S'il aimait quelque chose, on le publiait. Et toujours avec succès.

Max : "Alors que maintenant je déteste quand les clients font ça." (rires)

Marc : "Pourtant, la main sur le cœur, je ne pense pas que nous les ayons jamais poussés dans cette direction..."

Lina : "C'est juste dans nos gènes. L'éducation en est une partie, mais au final, c'est en faisant que l'on découvre que l'on est aussi bon dans quelque chose, que l'on a des talents.

Anne : "Et ces talents sont très différents. Lina sait très bien écrire et est créative et conceptuelle, tandis que Max est plus commercial et stratégique."

Des talents que vous pouvez mettre à profit dans vos emplois chez TBWA et e-Luscious aujourd'hui ?

Lina : "Pendant quelques années, j'ai surtout créé du contenu, mais maintenant je suis plus impliquée dans la gestion de la marque chez e-Luscious, où je suis responsable de la branche café belge, plus précisément de Koffiemarkt.be."

Max : "Je travaille chez TBWA depuis six ans maintenant et j'ai évolué vers le poste de directeur des services clients. C'est une entreprise formidable où je suis constamment mis au défi et où je peux donner le meilleur de moi-même sur le plan stratégique et commercial. La culture publicitaire que j'ai héritée de chez moi m'a certainement aidé à arriver là où je suis aujourd'hui. »

Marc : « Oui, ce que vous êtes aujourd'hui est lié à la culture publicitaire. Mais cela a aussi à voir avec votre côté débrouillard. Nous sommes une famille dans laquelle chacun sait comment tirer son plan ! Mes parents parlent le même langage que les créatifs et les directeurs de la création. Beaucoup de nouveaux arrivants dans le secteur aujourd'hui n'ont pas cet amour du métier. Il y a vingt ans, la publicité était encore quelque chose de beau. Le secteur a perdu quelques plumes ces dernières années."

Anne : "Et comme les jeunes n'ont plus cette passion, ils ne la choisissent plus. » 

Marc : "Le statut social de la publicité a également diminué. En tant que président de l'ACC, c'est une question qui me préoccupe beaucoup, car elle a un impact énorme sur l'afflux de jeunes. Il existe également une perception erronée selon laquelle le secteur de la publicité n'a pas suffisamment pris en compte l'évolution numérique, alors que ces dernières années, il a fait d'énormes efforts pour rattraper son retard. On remarque aussi que le marketing numérique est plus performant sur le marché en ce moment, car il s'inscrit dans les dernières technologies et la publicité est encore associée à tort aux médias traditionnels." 

Max:: "C'est en effet un grand défi pour notre secteur. Les données et les performances prennent le dessus, ce qui est une bonne évolution. Bien que l'importance de la "marque" soit parfois oubliée. Alors qu'une combinaison des deux est tout indiquée. Il ne s'agit pas d'effets à court terme ou à long terme, mais d'effets durables. Une créativité qui a un impact immédiat, mais aussi un résultat durable. »

Lina : "Dans mon secteur, le e-commerce vous pouvez tout mesurer et voir immédiatement si quelque chose fonctionne ou non. Vous en apprenez de plus en plus sur le consommateur final et, sur la base de cette connaissance, vous pouvez ensuite utiliser la créativité de manière très ciblée."

Max : "Je pense qu'il est également très important dans notre profession de savoir résoudre les problèmes. La résolution des problèmes est l'essence même de notre profession. Cependant, je crains qu'aujourd'hui, la créativité soit encore trop souvent une fin en soi. La créativité est notre principal facteur de différenciation et doit servir la réussite commerciale de nos clients. Ce n'est pas avec la publicité que nous allons changer le monde. Nous ne devons pas nous prendre trop au sérieux. Nous ne sommes pas une question de vie ou de mort.”

Quel regard portez-vous sur la carrière de vos parents ? 

Lina : "Je pense qu'ils ont fait un très bon travail. »

Marc : "Elle n'ose pas dire autre chose." (rires)

Lina : "Non ! Vous nous avez vraiment inspirés. Surtout dans le sens où la passion et le plaisir sont les moteurs les plus importants, et que le reste suit naturellement. »

Max : "Ce qu'ils ont fait, construire leur propre entreprise, n'est pas quelque chose que l'on peut prendre pour acquis. Je regarde leur parcours avec beaucoup d'admiration et de respect. Ils ont certainement laissé un héritage. Et je ne peux qu'en être fier."

Anne : "Avant, ils étaient 'les enfants de', maintenant nous sommes 'les parents de'."