La télévision belge se vend à l’étranger
Tant à la RTBF qu’à RTL, les productions propres sont mises sur le marché des programmes. Une pratique qui met un peu de beurre dans les épinards.
On parle beaucoup des programmes français que les diffuseurs belges achètent pour remplir, à moindres frais, leurs grilles de programmes. Que ce soit AB3, RTL ou la RTBF, tous font leur petit marché outre-Quiévrain.
Ce que l’on sait moins, c’est que ‘nos’ programmes sont aussi vendus à l’étranger. Ainsi, pour le compte de la RTBF, la SONUMA est chargée de vendre les productions maison à l’international. Actuellement, c’est une série de six documentaires tournés en Afrique par Tanguy Dumortier pour le « Jardin extraordinaire » qui est en vitrine. On parle même d'une négociation en cours avec National Geographic Channel pour reprendre les films belges du « Jardin ». La RTBF vend aussi des « Devoirs d’enquête » (sans les apparitions de Malika Attar) pour des chaines françaises du « câble ». Là c’est une série sur les serial killers belges qui est proposée. Des documentaires 100% belges de « Questions à la Une » sont aussi en catalogue. Coté archives, la SONUMA vend des émissions de divertissement d’antan à la chaine thématique vintage Melody.
Chez RTL, c’est la société Médianext qui se charge de vendre les programmes de RTL-TVi. De par leurs angles très belges, il est plus difficile pour la chaine privée de mettre sur le marché ses reportages issus de « Tout s’explique », « Coute que coute » ou « Reporters » tels quels. Médianext avait donc produit une émission reprenant le meilleur des magazines de RTL-TVi dans « Bienvenue chez les Belges » qu'une déclinaison de Planète (Groupe Canal+) avait acheté. Les émissions peuvent aussi intéresser les plateformes de vidéo à la demande. Par exemple M6 a acquis les trois saisons de « Fashion Stylistes», avec Sandrine Corman, pour sa webTV, 6Style. Et pour l’anecdote, le documentaire de RTL-TVi sur les premiers mois du Roi Philippe a intéressé une télévision espagnole, Hola TV, qui l’a diffusé sur son réseau sud-américain.
D’autres émissions comme « Clé sur porte » ou « Une brique dans le ventre » se retrouvent sur des télévisions thématiques françaises. Là, ce sont les boites de productions qui font elles-mêmes le démarchage.
Que ce soit du côté de la RTBF ou de RTL-TVi, on ne donne pas les montants que rapporte la vente des programmes. On s’accorde juste à préciser que cela met un peu de beurre dans les épinards. Attention, le fruit de la vente d’un programme ne revient pas dans les caisses de la production de ce programme, mais est reversé dans le budget global de la chaine.