Le Lombard, une histoire en phylactères qui s’expose

Thorgal, les Schtroumpfs, Ducobu, Ric Hochet, … on a tous une héroïne ou un héros du Lombard qui nous rappelle à notre jeunesse. 77 ans après leur création, les éditions accèdent au rang de légende. A cet âge mûr, il fallait qu’elles se racontent. Et quoi de mieux que de le faire au Centre belge de la Bande Dessinée, à Bruxelles ? L’occasion de revenir en planches, en archives et en vidéo sur cette histoire fantastique dont on connaît peu les recoins. Parce que les éditions de Tintin sont aussi celles qui ont fait exister la bande dessinée noire, historique, et qui aujourd’hui publient des romans graphiques féministes. Une exposition à la scénographie originale, calquée sur celle d’un showroom à explorer, pièce par pièce, à l’instar de celui de la célèbre marque de meubles suédoise. Rencontre avec Thierry Bellefroid, commissaire de l’exposition, journaliste et passionné de bd depuis sa tendre enfance. 

Quel rapport entretenez-vous avec la bande dessinée ? 

Ça commence très tôt, c’est dans la bd que j’ai appris à lire et à écrire. J’ai été très vite plongé dans l’univers de Tintin, comme dans celui de Spirou - les deux matrices de mon enfance. Et puis mes cousins qui étaient un peu plus âgés que moi étaient abonnés à toutes les revues qui ont révolutionné les années 70, comme Fluide Glacial. J’ai découvert des choses parfois un peu trash, j’étais trop jeune mais ça m’a permis de m’affranchir du côté sage de la bd franco-belge (…) des années plus tard, c’est devenu une véritable passion, ça a pris beaucoup de place dans ma vie. 

Le Lombard, qu’est-ce que ça vous évoque ? 

La grande époque du Lombard, pour moi, c’est celle de Greg, grand rédacteur en chef et multi scénariste et les séries comme Commanche ou Olivier Rameau. C’est une époque où des sagas avec une vraie modernité sont apparues, autant graphiquement que par les thématiques abordées comme l’espionnage. C’est l’époque où Hermann démarrait. On a vu apparaître une certaine forme de violence et de réalisme aussi. A l’époque c’était moderne même si on ne s’en rend plus compte aujourd’hui. Certains auteurs ont duré, c’est le cas de Rosinski, de Cosey ou d’Hermann, qui sort encore deux trois albums par an, c’est un ovni ! Mais la maison d’édition n’a jamais cessé d’évoluer et de changer. Les éditeurs qui se sont remplacés les uns après les autres y sont pour beaucoup. 

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