MEETYOU : UNE PREMIÈRE RENCONTRE AVEC des YOUTUBEURS(ES) BELGES AU CSA

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Le jeudi 24 octobre, le CSA a réuni le secteur des Youtubeuses et des Youtubeurs belges francophones pour la première fois. Objectif : mieux comprendre cet écosystème et débattre des défis qui se présentent à ces nouveaux entrepreneurs audiovisuels, tant en matière de régulation que de développement.

Une partie des débats ont porté sur les contenus publicitaires : comment collaborer avec les marques en restant authentique ? comment identifier les contenus commerciaux afin d’assurer l’information des audiences ?

L’événement était aussi l’occasion d’une rencontre sectorielle entre l’institutionnel, les médias traditionnels et les Youtubeuses et Youtubeurs belges francophones.

Depuis plusieurs années, les régulateurs européens s’intéressent aux chaînes actives sur les plateformes de partage de vidéos. Ils tentent d’affiner leur positionnement vis-à-vis de cette nouvelle catégorie de médias. Le développement croissant de l’activité sur ces plateformes est généralement perçu comme bénéfique pour la création, la diversité et le pluralisme mais il doit s’assortir, dans le même temps, d’une responsabilité éditoriale et sociétale.

Un secteur diversifié

La popularité des plateformes de partage de vidéos continue incontestablement de croître, surtout auprès des jeunes publics. La plateforme YouTube est aujourd’hui la plus utilisée. Toutes proportions gardées, certaines chaînes YouTube éditées en Fédération Wallonie-Bruxelles touchent un nombre d’abonnés parfois plus important que les audiences des télévisions traditionnelles.

Les thématiques traitées sont variées. Les chaînes qui touchent une audience large se dirigent vers des contenus humoristiques, musicaux, lifestyle, ou gaming. Les chaînes plus spécialisées aborderont l’éducation permanente, la cohésion sociale, la vulgarisation scientifique ou encore les questions environnementales.

… Qui touchent une large audience

En mars 2019, les 30 chaînes belges francophones les plus populaires cumulent 21,6 millions d‘abonnés et 3 milliards 350 millions de vues. Ces données ont connu une augmentation vertigineuse ces 4 dernières années. En outre, l’audience de ces influenceurs sur d’autres plateformes suit également une courbe ascendante. L’édition de vidéos est un incitant puissant à l’adhésion sur les réseaux sociaux. Les influenceurs audiovisuels sont d’ailleurs multiplateformes par essence.

Responsabilité du secteur

La forte influence des Youtubeuses et des Youtubeurs sur les publics doit s’accompagner d’une responsabilité éditoriale et sociétale. Dans sa révision, la directive SMA a, pour la première fois, amené les plateformes de partage vidéo dans le giron de la régulation, mais un travail de sensibilisation reste à mener, notamment auprès des chaînes YouTube éditées par un nombre croissant d’acteurs.

Désormais, YouTube devra s’engager à lutter contre les discours de haine et proposer des mécanismes de protection des mineurs sur sa plateforme. La protection des publics impose cependant une coresponsabilité entre la plateforme et les chaînes. Sur la question du traitement électoral, rappelons qu’en mai dernier, en Allemagne, les élections européennes se sont aussi jouées sur YouTube, avec une vidéo d’un Youtubeur générant plus de 5 millions de vue qui dénonçait la politique d’un parti de la majorité.  D’autres règles fondamentales doivent faire l’objet de réflexions. Parmi celles-ci, la protection des mineurs, les principes de transparence, ou encore la communication commerciale.