Mmes et Mrs les politiques, les média sociaux sont une conversation!

Articles traduits

La campagne électorale belge a vu, particulièrement sur la fin, l’apparition de candidats à nos suffrages sur Facebook et, plus rarement, sur d’autres médias sociaux. Mais, hormis certains qui les utilisent avec efficacité depuis longtemps, ces nouveaux arrivants se sont souvent limités à poster des photos, des recherches désespérées de Like et n’ont quasiment jamais participé à une conversation avec les électeurs.
Nous avons tous vu débarquer sur Facebook de nouveaux candidats, voir même d’anciens ministres, qui se sont mis à poster des photos de visites à de nombreuses kermesses aux boudins, maisons de retraite, quand ils ne s’exhibaient pas en tenues exotiques en tentant de glaner des votes de certaines communautés. Les présentations de candidats se limitaient souvent à montrer leur affiche électorale. Mais force est de constater qu’à côté de ces photos, peu de messages politiques, peu de propositions.
Et même lorsque certains amenaient un peu de contenu, il s’agissait plus souvent de critiques des pouvoirs en place (en oubliant parfois que leur parti en avait fait partie) ou des programmes des concurrents. Nous avons vu peu de présentations de programmes, d’enjeux de société. Et même lorsque des rapports de consultants, comme celui de Roland Berger sur la situation dramatique du financement des retraites était postés sur Facebook et Twitter, pas de réactions des candidats, alors qu’il y avait là un réel enjeu de société.
Autre phénomène qui montre l’incompréhension du fonctionnement des médias sociaux, quasiment aucune conversation avec les électeurs. Lorsqu’un candidat postait un message, comme il est logique sur les média sociaux, les gens répondaient, interpellaient le candidat, lui faisaient des propositions, émettaient des critiques, proposaient un point de vue.
Mais quasiment jamais de réponse, de participation à la conversation, d’échange de points de vue. Le candidat abandonnait la conversation, étant sans doute reparti dans le monde réel à l’inauguration d’une salle de sport, ou à une soirée festive. Les électeurs actifs sur Facebook, n’avaient donc plus qu’à converser entre eux, dans l’indifférence de ceux qui cherchaient pourtant à gagner leurs suffrages.
Bref, l’utilisation des média sociaux par les candidats aux élections fut une occasion manquée d’avoir un vrai débat sur les enjeux qui concernent les citoyens.
Folon Jacques 14_05_2013
Jacques Folon
Partner Edge-Consulting
Chargé de cours ICHEC – Maître de conférence Université de Liège