Mudam et Base Design mettent fin à l'expérience classique du musée

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Le 21 mars devait prendre fin l'expo « Me, Family » au musée d'art contemporain Mudam du Luxemburg. Mais vu le succès rencontré, le musée joue les prolongations jusqu’au 21 juin. Ce projet "made in Belgium" est le fruit de la collaboration du Mudam et de l’agence bruxelloise Base Design.  

Avatars, interaction virtuelle et œuvres d’art 

Ce n'est pas la première fois qu'une visite virtuelle d'un musée est possible - d'autres institutions ont précédé le Mudam pendant le premier confinement. En revanche, l'aspect interactif proposé par le Mudam se veut original : La visite de l'expo se fait en ouvrant le flux vidéo en temps réel d’une caméra web, une manœuvre qui fait du visiteur un avatar. Et c'est avec lui que le visiteur déambule dans l'exposition. Une fois en chemin, on peut croiser les avatars d'autres visiteurs, regardant les œuvres d’art au même moment. L'expérience interactive est très comparable à celle du jeu vidéo Second Life.  

En outre, pour chaque œuvre exposée, chaque visiteur a la possibilité de laisser une vidéo de dix secondes avec sa réaction.  

« Quand les gens sont nombreux à visiter l'exposition au même moment, cette option crée une cacophonie d'images et de voix, » indique Thomas Byttebier, directeur numérique de Base. « C'est un choix parfaitement assumé, qui fait partie du show. Les avatars renvoient aussi à la thématique de l'exposition, l'humanité dans toute sa diversité. C’est sans doute ça une des clés de son succès. Les visiteurs viennent de Palestine, de Russie, du Brésil, d’Arabie-Saoudite, du Nigeria, d’Inde… Et ils peuvent interagir, sans doute plus facilement que dans le contexte d’une visite physique.» 

Le 22 février dernier, Thomas a eu l’occasion d’expliquer le travail réalisé par Base pour le Mudam lors du MuseumNext Digital Summit - évènement rassemblant les curateurs de nombreux musées de renommée internationale comme le British Museum, le Van Gogh Museum, The National Gallery.  

La fin de l’expérience classique du musée 

Classiquement, visiter un musée c’est une expérience liée à une ville en particulier, un quartier, un bâtiment … Avant même de s’attarder devant la première œuvre, le visiteur a déjà commencé son expérience depuis longtemps. Faire la file au guichet, observer les touristes, trouver les casiers, décider si on commence par l’expo temporaire ou les œuvres permanentes. Et puis seulement, la visite peut commencer. 

Cette expérience classique a été totalement ébranlée pendant les périodes de confinement liées à la crise de la COVID-19. Portes closes ou visites en vase clos, de nombreuses institutions ont misé sur leur canal numérique pour continuer à amener la culture à leurs publics, valoriser les œuvres et les artistes, se réinventer en ligne.  

Le musée du futur : plus diversifié, dynamique et international 

La tendance chez les experts en musées et en art est de s'inscrire dans le cadre du "musée du futur". Un musée qui n'est pas nécessairement fortement modifié au niveau local, mais qui peut s'adresser à un public mondial beaucoup plus large grâce à ses canaux numériques. Par le passé, les musées les plus puissants étaient ceux qui possédaient les plus grandes salles, les meilleures collections, les meilleurs conservateurs et l'accès aux meilleurs artistes. Cela était souvent lié à l'emplacement physique et à la taille de cet emplacement, et au fait qu'ils disposaient d'un espace de stockage pour leurs collections. Ce temps serait-il révolu ? 

« L'art n'a jamais été aussi accessible. Grâce à des solutions novatrices comme celle développée pour le Mudam, une exposition peut désormais se visiter 24/24 et 7/7. Peu importe que vous viviez en Belgique, à Paris ou à Hong-Kong, puisque la distance physique n'a plus la moindre importance. Les contraintes de temps et de distance disparaissent totalement. Vous pouvez même interagir avec un visiteur à des milliers de km. Regarder des œuvres d'art est devenu aussi évident que de regarder un épisode de The Crown. On peut prendre le temps de les regarder depuis son canapé, » se réjouit Thierry Brunfaut, cofounder de l'agence bruxelloise Base design.