N’AYONS PAS PEUR DES MOTS
Il y a 37 ans, l’idée d’un club des créatifs s’invitait en Belgique. Il y a 37 ans, je n’étais pas née. Oui, c’est une millenial qui vous écrit. Ma génération – celle d’un état d’esprit – a imposé une évidence : la communication qui nous importe le plus aujourd’hui est créative, intelligente et offre du sens. Je vous invite à rejoindre mon clan, qui veut enrichir la planète et pas seulement les actionnaires ; où les consommateurs sont de plus en plus puissants, exigeants, peu fidèles et ne veulent plus d’une relation à sens unique avec les marques. À peine sortie du berceau, je ne peux pas mettre en perspective l’évolution du secteur mais je constate – maintenant ! – que les annonceurs sont classiques et prennent ombrage de l’évolution numérique à grande vitesse. Attendent-ils que la concurrence prémâche le travail ? Sont-ils trop vite satisfaits ? Ou se concentrent- ils sur le court terme ? Sans doute un mélange de tout ça... Or les avancées technologiques exigent de redoubler de créativité. Il importe de ne pas gâcher la fête et de fuir le classicisme pour laisser se déployer des singularités et apporter une valeur ajoutée qui profitera à tous. Voilà une noble façon d’user du verbe « profiter » dans la pub.
L’heure est à la générosité créative ! C’est pourquoi il est essentiel de continuer à décerner des prix aux créations exemplaires. Ces avancées techniques supposent aussi un joli paradoxe : d’un côté, il y a l’omniprésence du Big Data, du programmatique, de la machine ! Et de l’autre l’envie de mettre le consommateur, l’expérience client, bref l’humain au cœur des campagnes. Le tout est de ne pas négliger le message au profit du support. Sans émotion humaine derrière, l’Intelligence Artificielle ne peut pas toucher les cœurs et n’aura jamais la folie d’un esprit créatif. C’est de ça dont le secteur a besoin : de folie, de prises de risques. Le marketeur ne doit plus se demander comment manipuler les foules mais bien comment manipuler les multitudes d’opportunités technologiques. Au profit de l’humanité et de la planète. N’ayons pas peur des mots.
