Jean-Paul Philippot, timonier de la RTBF depuis 2002 est aussi skipper à ses heures. Avec un père ne pouvant concevoir les vacances sans bateau, l’administrateur général de la RTBF a tout jeune été bercé par les flots ; même si sa première expérience de voile ne goûtait pas le sel, puisque celle-ci s’est déroulée à l’ADEPS de Seneffe. L’homme n’est certes pas un fan de Thalassa mais apprécie la littérature marine, comme en atteste sa lecture d’ « Ocean’ Songs » d’Olivier de Kersauson. « C’est un bouquin très humain que je préfère à ses fanfaronnades radiophoniques. » Boulevard Reyers, son petit coin de mer se résume au fond d’écran de son smartphone. Mais une fois au bord de l’eau il apprécie de côtoyer bateaux de tous gabarits.
La voile occupe-t-elle vos pensées quotidiennement ? Même boulevard Reyers ?
Jean-Paul Philippot : "Le moins possible pour éviter tout conflit d’intérêt. Je n’embarque pas mes passions dans mon travail. Il y a naturellement une nécessité de couper et je le fais grâce à la mer, plus encore que la voile. Le métier que j’exerce est passionnant et tout autant exigeant, en termes de mobilisation, d’investissements ou encore de tensions. Mer et voiles sont salutaires sur le plan de mon hygiène personnelle. Il y a toutefois un parallélisme entre les deux univers : la notion de cap. La ligne droite n’est presque jamais l’itinéraire le plus rapide pour atteindre ce cap. Il y a aussi une notion nécessaire pour arriver... C’est de partir. Ajoutons la notion d’humilité. Avec la mer et la voile en particulier, il faut rester humble. Car elle n’est pas prévisible, elle sera toujours plus forte et plus puissante que vous. Au facteur plaisir s’ajoute celui de risque. Lorsque l’on skippe un bateau, on a une responsabilité par rapport à l’équipage. Il faut aussi pouvoir s’adapter, car la météo peut changer."
Si vous pouviez influer sur les programmes accorderiez-vous une couverture conséquente à la voile, en rivalisant avec le football ou le cyclisme ?
"Je serais confronté à la réalité que la voile n’est pas un sport populaire et fédérateur comme peuvent l'être le cyclisme, l'athlétisme, le football ou le tennis... Il y a aussi une réalité nationale. La Belgique n’est pas une nation maritime. Nous ne sommes pas un peuple de marins. Il est dès lors tout à fait normal que la voile n'y ait pas une importance particulière. Et quand un sportif a des ambitions et performe en voile, on le suit. C’est le cas avec Jonas Gerkens et son défi ! Nous avons réalisé un documentaire sur lui et une malvoyante embarquée à bord dans le cadre de la Fastnet Race. Cela montre tout ce que l’on peut accomplir en voile."
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Photo : ©Luc Hilderson