Nous avons appris à nous connaître encore mieux et nous apprécier encore plus

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Wouter Casteleyn et Greetje Demuelenaere viennent tous deux de familles d’indépendants. Et bien qu’ils auraient aimé ne pas suivre la même voie, bon sang ne saurait mentir. Sous le nom de Comma, ils se positionnent en tant que spécialistes du marketing de marques. Ils sont également partenaires dans la vie privée. Un choix facile ? - Wim De Mont
Greetje Demuelenaere et Wouter Casteleyn se connaissent depuis 25 ans et sont mariés depuis 20 ans. Elle a commencé sa carrière dans le marketing chez Royal Life et DKV – où elle est devenue membre du Comité de direction à 28 ans. Il est arrivé dans le secteur presque par hasard. Il avait d’abord étudié les relations internationales, mais son job d’étudiant l’a emmené dans une entreprise de textile où il est resté. Il y est devenu responsable des achats et a gagné en responsabilité. En 2004, le couple a décidé de monter ‘quelque chose’ ensemble, de se lancer à son compte. D’où est venue cette décision ?
Wouter Casteleyn : « Nous venons tous les deux de familles d’indépendants et en réalité, nous ne voulions pas suivre cette voie, car les journées d’un indépendant sont longues et avec peu de temps libre. Puis ça a commencé à nous démanger. En plus, Greetje en avait tout doucement marre de se lever à 5h tous les jours pour être à l’heure à Bruxelles. »
Greetje Demeulenaere : « J’ai commencé par chercher du travail plus près de chez moi, chez Graphic Group Van Damme à Oostkamp. J’y ai travaillé pour des marques telles que Nokia, Telenet et HP et l’entreprise est passée de 11 à 50 employés. J’y ai travaillé trois ans avant de me dire ‘Très bien, ça marche, mais je pense que je pourrais faire beaucoup mieux, surtout du côté stratégique’. »
Wouter Casteleyn : « C’est là que nous avons décidé de lancer notre propre boîte. Pas forcément évident avec un bébé de 6 mois et une petite fille de 2 ans et demi, mais grâce au réseau de Greetje, nous avons tout de même obtenu rapidement de nombreux clients, surtout dans le secteur financier. Greetje fournissait les contacts, je m’occupais de la rédaction et des traductions. Nous avons aussi fait des bilans d’années, avons créé notre propre publication… Et en 2006, nous avons engagé une première personne. A l’époque, nos bureaux c’était notre maison. »
Greetje Demeulenaere : « J’étais souvent ailleurs, car je donnais des conseils marketing, mais cette collaboration nous convenait bien. Nous savions évidemment ce que valait l’autre et ce qu’il pouvait réaliser. Et puis, il y a 14 ans, il y avait encore relativement peu de boîtes qui se concentraient sur le branding. Nous avions aussi très bien réparti les tâches. En interne, par exemple, Wouter s’occupait des RH, et moi des finances. »
Et maintenant vous travaillez dans un bureau moderne, spacieux et qui a même son propre café…
Wouter Casteleyn : « Nous n’avons fait que croître, et à un certain moment, nous étions 20 à travailler chez Comma. En 2012, nous avons reprécisé notre spécialité, car nous avions fini par faire un peu de tout, même du travail créatif. C’est encore le cas, d’ailleurs, mais plutôt dans le prolongement de la consultance en marketing, ou parfois simplement parce que cela nous intéresse. Je reste moi-même et j’ai besoin de ce genre de choses. Pour l’ensemble du travail, nous sommes toujours très complémentaires. »
Greetje Demeulenaere : « Cette complémentarité est agréable, notamment par rapport à l’équipe : les employés savent parfaitement à qui il faut s’adresser pour quoi. »
Wouter Casteleyn : « Tout cela a pris du temps. D’ailleurs, si on devait recommencer maintenant, il y a des choses que je ferais différemment. Ce qui est chouette c’est qu’en travaillant ensemble, nous avons appris à nous connaître encore mieux et à nous apprécier encore plus. Cela nous a fait évoluer. J’ai toujours été un entrepreneur dans l’âme, un créateur, et maintenant je dois parfois me calmer et j’essaie de stimuler d’autres personnes pour qu’elles fassent certaines choses. Quant à notre café… Il nous a semblé très important de créer un bel environnement de travail, pour nous, pour nos employés, mais aussi pour nos clients. Ces derniers aiment bien venir nous voir, ça les change des bureaux parfois ternes. Tenez, je pense que dix clients sont déjà passés ici aujourd’hui. Ce bureau est vraiment devenu un lieu de rencontre, même pour les clients entre eux. »
Greetje Demeulenaere : « C’est ici, dans ce nouveau bâtiment, que toutes les pièces du puzzle se sont véritablement assemblées, avec le jardin, le café, les animaux dans le jardin et les livres sur les étagères. Comma est la somme de tout ce que vous pouvez vivre ici. Par exemple, nous avons organisé des cours de barista et de sommelier de thé pour nos employés. »
Wouter Casteleyn : « On parle beaucoup de burnout, j’essaie moi-même de faire attention. Et en même temps, nous voulons que les gens puissent se développer ici. Notre slogan, enjoy the ride vaut pour tout le monde. »
Business Strategy
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 Comment voyez-vous le marketing de marques ?
Greetje Demeulenaere : « Le marketing stratégique doit commencer par une stratégie commerciale. J’admets par ailleurs que c’est en fait un secteur relativement superficiel, avec beaucoup de buzzwords et de one-shots. Des choses dont nous ne voulons pas. Il nous semble crucial que toute l’équipe du client parcoure le chemin avec nous, le client doit en trouver l’ensemble de son travail amélioré. Voilà pourquoi nous ne nous concentrons pas sur les campagnes, mais sur des relations à long-terme. »
Wouter Casteleyn : « D’ailleurs nous travaillons toujours avec notre tout premier client. »
Greetje Demeulenaere : « Nous examinons le problème avec le client, afin de déterminer quelle pourrait être la solution, en collaboration avec son équipe. Je constate qu’il y a trop d’entreprises qui n’ont pas de stratégie commerciale claire. Selon la personne à qui vous posez la question au sein d’une même entreprise, vous recevrez des réponses différentes. Un consultant qui mettrait une solution sur la table sans avoir inclus l’équipe du client, cela appartient au passé. »
Comment se passe ensuite la transition entre les conseils stratégiques de Greetje et le travail effectué en interne par Wouter ?
Wouter Casteleyn : « Il arrive que nous mettions sur pied une stratégie numérique ici, ou que nous travaillions sur le customer journey ou sur le plan marketing. Parfois nous faisons aussi un travail créatif, mais ce n’est pas nécessairement lié. Par exemple, nous avons fait un travail créatif pour la bière Omer, alors que ce n’était pas nous qui avions fait la stratégie. Nous avons aussi fait des projets fun comme le rebranding des gaufres de Beauvoord. »
Vie professionnelle et vie privée
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 Est-ce que le travail reste au vestiaire lorsque vous rentrez chez vous ou vous arrive-t-il de parler boulot le soir et le week-end ?
Greetje Demeulenaere : « En général on n’en parle pas, sauf si nous ne sommes presque pas vu de la journée, auquel cas il arrive que nous en parlions un peu le soir. Le week-end, ce n’est pas au programme ! »
Wouter Casteleyn : « Comme nous nous connaissons si bien, il n’y a généralement pas grand chose en suspens, nous arrivons à tout résoudre assez rapidement. »
Passez-vous beaucoup de temps libre ensemble ?
Wouter Casteleyn : « Greetje suit volontiers des formations, à la Vlerick par exemple, tandis que je me plonge dans les livres, je vais voir des expositions ou je fais du vélo. Greetje a commencé à rouler avec l’équipe des Fietsvedetjes, je trouve ça super. »
 Les clients sont-ils au courant que vous êtes en couple ?
Greetje Demeulenaere : « Ce n’est pas nécessairement la première chose que nous leur disons, mais nos bons clients le savent, bien évidemment. »
Wouter Casteleyn : « Je parle énormément, donc il y a des chances que je le mentionne dès les premiers rendez-vous (rires). En fait, nous sommes une entreprise familiale de Flandre orientale dans le bon sens du terme, nous sommes engagés et nous avons une vision sur le long-terme. »
 
 
(streamers)
« Si nous devions recommencer maintenant, je pense qu’il y a des choses que nous ferions autrement. » - Wouter Casteleyn
« C’est en réalité un secteur assez superficiel » - Greetje Demeulenaere