À VISAGE HUMAIN

"On" a coutume de dire que le consommateur est conservateur. On a coutume de dire que les familles sont peu enclines au changement. Alors évidemment "on" innove. On produit de la valeur nutritive avec beaucoup moins d’énergie, des steaks de synthèse. On développe des fermes urbaines comme ECLO et ses micro pousses, BIGH au-dessus des abattoirs d’Anderlecht, des systèmes agricoles et agroalimentaires circulaires.

Qu’on ne se méprenne pas. Ce qui fait bouger les lignes, c’est bien le lien qui se crée, se tend, voire se distend entre personnes. Un lien entre consommateurs, distributeurs, et marques. Quand Findus se retrouve empêtrée dans un scandale de traçabilité en 2013, c’est un lien privilégié avec son client qu’il faut reconstruire de zéro. Un lien humain, parfois froid, mais fatal. Ce "on" devient elle, lui, ou eux. Ils ont un nom, un visage, une personnalité. Des succès et des emmerdes.

Quand une chaîne d’épiceries (comme les franchisés belges de la Française Day by Day) est focalisée sur le besoin réel et durable du consommateur, sans gaspillage ni déchet, elle valorise ses distributeurs épiciers locaux. Elle valorise aussi ses producteurs, leurs visages, leurs noms, leurs valeurs et leurs contraintes, et là on est bien dans la création de lien. La perfection n’est pas le but ultime. Ce que nous attendons, nous consommateurs, c’est un visage humain. C’est une proximité, le sentiment que le producteur et le distributeur travaillent à notre écoute.

Pierre-Loïc Nihoul

Entrepreneur en communication, fondateur @OCTAVIUS