Adblock Moins

Et voilà ce qui devait arriver est arrivé. La pub online est confrontée à sa face obscure. La publicité ne rentre plus facilement dans les « pages » de nos médias vénérables et... classiques. La solution est donc online et les arguments ne manquent pas, à raison. De plus, si pour celle-ci les investissements sont en progression continue, la marge de croissance est grande. La palette de formats est créatrice. Les outils pour maximiser et peaufiner le tir sont au rendez-vous. Un tel développement s'accompagne naturellement d'effets non-désirables. D'un côté, on a les « bots » qui ont déjà fait cracher au bassinet nombre d'annonceurs. De l'autre, il y a les empêcheurs de tourner en rond : les adblockers. Ben oui, le web nous le rappelle tous les jours, il est libre et s’accommode très mal de toute contrainte. L'erreur historique des premières années, d'offrir à tout va du contenu gratuitement, n'a pas fini de se faire payer cash. Si la sortie du bois de Scott Cunningham, directeur général de l'IAB Tech Lab, a le mérite d'être honnête, je doute que sa solution permette de retrouver le sourire. Les formats non-invasifs, ce n'est pas à ça que les annonceurs ont été biberonnés. Même s'il faudra bien y arriver un jour, ce que la pub affectionne, c'est la répétition. Il va être difficile de concilier les aspirations des uns et des autres. Dans les rangs des médias, la politique du Bild, bloquant l'accès à ses contenus aux internautes équipés d'Adblock Plus et cie, est radicale. Si imposer de la pub à ses lecteurs contre le gré de certains est discutable, tenter de passer en force, comme le fait le titre allemand, est réservé aux leaders incontournables. La gratuité gangrène le net. Qui cherche une info généraliste finit toujours par la trouver. En attendant que cette sortie du bois de l'IAB s'étiole ou prenne sens, la politique de l'autruche sera de mise.