BOT TEAM VS IRL TEAM

L’arrivée du digital il y a plus de 20 ans a élargi le terrain de jeu des agences créatives : plus de touchpoints, plus de manières de créer, plus de vitesse, plus de contrôle. L’émergence des médias sociaux et la vitesse de sa pénétration dans l’ensemble de la population nous ont poussés à repenser notre manière de communiquer, passant d’un monologue à un réel dialogue. Même si sur ce terrain-là il y a encore du boulot, cette évolution est passionnante et terriblement positive !

Nous entrons maintenant dans l’évolution suivante, la combinaison big data et intelligence artificielle, la recherche toujours plus forte d’une hyperpersonnalisation et les outils de marketing automation nous emmènent sur de nouveaux territoires créatifs… Mais cela amène également un risque.

Il y a quelques jours un dirigeant d’une entreprise marktech expliquait - sans rire - à quelques annonceurs que les créatifs n’avaient plus d’intérêt et allaient disparaitre très vite. En effet, un adbot pouvait tout à fait créer sans problème quelques centaines de messages, qu’il suffisait de les tester et les outils analytics allaient décider de la bonne création à présenter à la bonne cible au bon moment. Le tour était joué, une campagne créative sans quasi aucune intervention humaine…

Sérieux ? Nous, nous pensons le contraire !

Nous accueillons avec un réel intérêt, une vraie curiosité ces évolutions technologiques.

Mais nous croyons encore plus à une collaboration positive et enrichissante avec des stratèges et de créatifs terriblement humain. Mais pour ça, nous devons garder dans nos agences une connaissance fine de nos territoires, de leurs différences, de nos traditions, de leurs évolutions… S’assurer que tous les genres, générations, origines sociales, géographiques, culturelles sont prises en compte dans nos équipes, nos créations, nos campagnes. Bref, nous nous devons d’encore plus investir dans nos ressources humaines, dans nos équipes.

Et peut-être de notre côté, sortir d’un écosystème créatif : Wired, Cannes Lions, You Tube, Google, Uber eats, kicker, Madame Moustache…

Nous avons besoin de créatifs et de stratèges IRL qui terminent leurs soirées au Charlatan, chez Robert la frite, chez Lequet, à l’Excelsior, au Cafe Botteltje, au Lafayette, De Garre, Brussels Beer Project…

qui se passionne pour la dernière création du Rideau ou du Beursschouwburg, le dernier film au Parc, le prochain Ronde, le mercato de l’Union ou du KVM, le Carnaval van Aalst, Nieuwjaarsduik, De Warmste Week, De Beleuvenissen, De Patershol feest, Antwerp 10 miles…

qui fête la Sint-Maarten, le Rosenmontag, le lundi des wallos, les Gentse feesten, qui marchent dans l’Entre-Sambre-et-Meuse…

qui boivent de la Houppe, de la Curtius, de la Chimay, de la Tilquin, de la Hof Ten Dormaal, de la Baptist, de la De Ranke…

qui vont à Cora, chez Aldi, à la Batte, chez Kruidvat, au Meir, au Holy Food, au marché des Abattoirs, au Marché aux poissons…

qui prennent le bus, le métro, le tram, le train…

Bref des gens vivants !

Emmanuel Briard

CEO – Hungry Minds Avec la complicité de Klaas Fremaut – Chairman of the board – Focus advertising