Des influenceurs sur la corde raide

Le XXIème siècle est le siècle des influenceurs.

Et pourtant, ils existent depuis toujours. A Pompéi, on a retrouvé plusieurs inscriptions qui en attestent : « Vesonius Primus appelle à l'élection de Gnaeus Helvius comme édile », la notoriété du premier servant la carrière du second… Mais le père des influenceurs est Edward Bernays. Il est connu comme l’inventeur de la propagande politique, des relations publiques et de la publicité… Après avoir aidé le président Woodrow Wilson, qui s’était fait élire sur un programme pacifiste, à renverser l’opinion pour la préparer à l’entrée des Etats-Unis dans le 1ère guerre mondiale, il va utiliser des médecins nutritionnistes pour promouvoir les plantureux american breakfast et, en 1929, les féministes américaines défilant comme les torches de la liberté pour inciter les femmes à oser fumer, une campagne également soutenue par les experts médicaux qui vantaient à l’époque tous les bienfaits de la cigarette pour la santé.

Les influenceurs, on les retrouve dans le débat sur la COVID : les experts, bien sûr, mais surtout les héros du quotidien : un coiffeur qui ouvre symboliquement son salon, un directeur de home qui montre l’exemple pour la vaccination, un enseignant qui garde le contact avec ses élèves. Et les politiques ? Eux, il doivent surtout éviter de montrer le mauvais exemple : entre exemplarité et passe-droit, il y a un pas qu’il faut vraiment éviter de franchir. Certes, la reine d’Angleterre a joué l’influenceuse en se faisant vacciner devant les caméras, mais c’est son âge, plus que son statut, qui la rendait légitime…

Thierry Bouckaert

 

 

 

Thierry Bouckaert

Managing Partner @Akkanto