Je n'ai jamais aimé perdre, mais j'aime jouer.

henry daubrez

En devenant manager d'agence, j'ai donc aussitôt accepté la mascarade et les défis de la course permanente à l'innovation qui l'accompagnent. Vous trouvez vous aussi que ces 12 derniers mois alimentés par les tsunamis VR (Virtual Reality ), AR (Augmented Reality), AI (Artificial Intelligence) et autres acronymes anglophones "parce-que-ça-fait-plus-pro", auront été épuisants? Comme je vous comprends...

Pourtant, lorsque j'ai commencé à étudier le graphisme il y'a une quinzaine d'années, je me souviens de la marginalité du web face à l'hégémonie des agences "traditionnelles" de branding. Aujourd'hui, force est de constater que la plupart de ces agences que je respectais pour leur travail graphique ont soit disparu, soit luttent toujours férocement pour leur survie. Cette bataille est un dernier sursaut d'orgueil face à la déferlante du web mais démontre aussi leur incapacité à s'adapter aux nouveaux défis de cette fameuse "transformation digitale". Celle-là qui fut un temps la solution pour plus d'une boite en recherche de stabilité et qui financa le voilier et la chouette villa en provence, ( "Une aubaine, j'te dis!"), de plus d'un CEO d'agence.

"SSDD" (Same shit, different day), disait Stephen King, et il avait raison. Tous les jours nous devons décider où placer la barre de l'innovation, des ressources humaines nécessaires, et des dépenses toujours plus difficiles à assumer.

Dans cette inéluctable et ennuyeuse course à l'innovation dictée par de grands groupes aussi lents à innover que financièrement capables de se le permettre, quelle est la place réservée à tous ceux qui doivent choisir de miser la moitié de leur tapis pour ne pas un jour n'être qu'une relique d'un fragile passé autrefois glorieux? Si aujourd'hui notre main nous semble prometteuse, qu'est-ce qu'il en sera demain? Et vous, vous vous sentez joueur?