La csrd, on en parle ?

Qui n’a pas encore entendu parler de cette nouvelle directive européenne qui pointe le bout de son nez ? Cette Corporate Sustainability Reporting Directive sera d’application dès 2024 pour les grandes entreprises, et s’élargira progressivement à tous. Autour d’elle gravite un certain nombre d’acronymes qui feront peut-être un jour partie de notre jargon à tous - ESRS, NFRD, EFRAG, EU Taxonomy, … et d’une bible d’une centaine de pages. La lire risque de vous donner le tournis, voici donc un premier décodage pour savoir vers où on va.

Le contexte : le Green Deal, et l’ambition de l’Europe de devenir Net Zero d’ici 2050. Objectif : éviter de dépasser les 1.5°C de réchauffement climatique. Pour cela, tout le monde doit contribuer, et ici ce sont les entreprises qui sont visées.

A travers ce reporting 2.0, l’idée est de classer les entreprises durables vs. Les non durables ou « non compliant ». C’est le nouveau mot que j’entends partout, vous aussi ? J’ai tenté de comprendre ce que cela impliquait, être « compliant ».

On exige une stratégie et un plan d’action pour améliorer son impact sur l’environnement et le social. Des KPI concernant toute notre chaîne de valeur ont été définis et seront à suivre et publier chaque année. Quand on creuse un peu, on parle de 1500 metrics possibles selon les secteurs, autrement dit, y a du boulot.

On veut du concret et de la transparence, comprenez par-là : fini les « soupes bio » et « journées vélo » dans les rapports « extra financier ». Tout ceci c’est du passé, l’Europe exige que les entreprises rapportent sur leur véritable zone d’impact, et la première étape est donc de savoir/prouver précisément à quel niveau cet impact est situé.

Les premières déjà concernées sont les banques, elles qui ont reçu la mission de financer la transformation écologique. Elles sont aussi auditées, attendez-vous donc à être de plus en plus questionnés en cas de demande de financement. 

En conclusion, que l’on croit ou non qu’on puisse encore éviter le réchauffement de 1.5°, le reporting durable devient sujet aussi sérieux que le reporting financier. Il se détache du domaine de la com, pour rentrer dans celui du légal. Une bonne chose en somme, pour aider à y voir clair entre les entreprises qui ont un réel engagement et les aux autres ( ! aux sanctions), mais encore faudra-t-il arriver à décoder ces rapports qui nous sont demandés dans un format encore à dompter.

Manon Glauden

Transition & Communication Adviser @VO Group