Ongewenste intimiteit…

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Ongewenste intimiteit: c’est l’expression assez subtile par laquelle nos voisins du Nord désignent le harcèlement sexuel, et cela m’évoque certaines dérives du ciblage à outrance sur le web.
Je ne sais pas si vous vous souvenez de cette campagne où le banquier de la ‘grande banque’ poursuit son ex-client jusque dans les recoins les plus intimes de sa vie privée (en vacances, aux toilettes…). Eh bien, c’est un peu l’impression que me donne de plus en plus l’apparition intempestive de bannières ultra-ciblées sur internet.
Je m’explique, je surfe sur un site anglais de passionnés d’automobile (J’assume totalement ma beaufitude…) et je me vois proposer des accessoires pour le smartphone que je viens d’acheter sur un site d’e-commerce belge ou des locations de vacances correspondant à une de mes dernières recherches Google.
Même si, rationnellement, je ne peux m’empêcher d’admirer cet équivalent marketing de la guerre chirurgicale, cela me laisse toujours un profond sentiment de malaise. Un peu comme si, parce que vous avez fait un tour dans sa boutique, un commerçant s’octroyait le droit de vous aborder à tout bout de champ en sonnant chez vous, à la sortie de votre boulot ou quand vous lisez votre journal.
Vous me direz qu’il suffit de désactiver les cookies mais je pense que le débat n’est pas là. Je ne sais pas s’il existe des études à ce sujet mais je ne peux m’empêcher de penser qu’aux bénéfices évidents du harcèlement commercial à court terme, il convient de soustraire l’irritation ou, pire, le sentiment de viol de l’intimité qu’induit ce genre de pratique. Une preuve de plus que le marketing ne peut se réduire à des algorithmes. Big data, c’est bien, mais pas si on oublie qu’on s’adresse avant tout à des êtres d’émotion…

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Nicolas Lambert