PETITS ENFANTS, PETITS SOUCIS. GRANDS ENFANTS…

Certains acteurs du secteur belge de la communication - travaillant pour une maison de production, une agence de publicité ou une agence de design - en rêvent : travailler pour un grand client international. Bonne nouvelle ! Cela fait partie des tâches quotidiennes de nombreuses agences. Cela pose-t-il parfois problème ? 

Travailler à l'étranger ? Caviar, une maison de production (publicitaire) basée en Belgique, a désormais des bureaux à Los Angeles, Londres et Paris (à noter : Caviar réalise également des productions télévisuelles, mais pour cet article, nous nous concentrerons sur les travaux publicitaires). La récente visite d'Eva Van Riet, executive producer chez Caviar LA, a confirmé que le groupe est plus que jamais à la hauteur de ses ambitions internationales. La raison de cette visite de trois jours : un Sales Summit réunissant toutes les agences internationales du groupe. "Il est toujours intéressant pour nous, Européens, de voir comment ils travaillent en Amérique, comment ils présentent leurs projets ou comment le marché fonctionne là-bas en termes de ventes. C'est certainement un peu différent d’ici." Depuis ses bureaux de Bruxelles et de Malines, Caviar travaille quotidiennement sur des projets belges et internationaux, bien que ces derniers fassent l'objet d'une plus grande publicité... Eva Van Riet d'ajouter : "2022 a été une bonne année, surtout en ce qui concerne notre travail à l'étranger. Au final, les projets internationaux ont même représenté 70 % de notre chiffre d'affaires." Caviar Brussels, par exemple, a récemment travaillé sur la campagne de McDonald's pour la Coupe du monde, une coproduction avec Caviar LA. "Chaque scène du spot se déroule dans un pays ou un continent différent. Bruxelles a un caractère très diversifié et nous avons donc pu couvrir un grand nombre de lieux, en plus du tournage en Corée du Sud et au Mexique. Notre situation centrale en Europe était également idéale pour faire venir des acteurs de différents pays ou vice versa : notre population diversifiée est vraiment un atout pour les clients/annonceurs étrangers."

Cela signifie-t-il également que la maison de production travaille davantage pour des clients étrangers que pour des clients belges ? Ce n'est pas le cas. "La grande différence réside dans les budgets, qui sont comparables à ceux de l'étranger," explique Eva Van Riet. Elle estime toutefois qu'il est aussi important d'être présent sur le marché national : "Plusieurs de nos réalisateurs se sont développés à l'international grâce à ces projets belges, qui sont parfois un peu plus modestes en termes de budget, mais qui apportent le défi nécessaire en termes de créativité. Bien sûr, il y a des avantages à faire partie d'un réseau international, y compris pour les réalisateurs, qui ont parfois l'ambition de construire une carrière en dehors de la Belgique. Et comme nous travaillons à l'échelle internationale, nos campagnes intéressent naturellement beaucoup plus d'annonceurs et d'agences de communication." Une autre différence avec les clients internationaux est que ces derniers sont impliqués différemment dans le projet à l'étranger : "Alors qu'en Belgique nous suivons et livrons un projet de A à Z, dans un projet étranger l'agence de communication et l'annonceur sont plus présents en préproduction et reprennent plus rapidement le flambeau en postproduction."

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Traduction : Marine Dehossay